L’OMS craint que des réfugiés plus vulnérables puissent encore fuir l’Ukraine en raison de l’escalade du conflit
La prochaine vague de réfugiés qui fuiront l’Ukraine sera probablement encore plus vulnérable à la maladie et aux difficultés économiques que le million de personnes qui sont déjà parties pour échapper à l’invasion russe, a déclaré jeudi à Reuters un haut responsable de l’Organisation mondiale de la santé.
S’exprimant depuis un entrepôt de Varsovie, en Pologne, où l’OMS coordonne la livraison de 36 tonnes d’aide médicale à l’Ukraine, Hans Kluge, directeur pour l’Europe, a déclaré que la situation était déjà une « catastrophe humanitaire » et qu’elle allait empirer à mesure que les troupes russes encerclent et bombardent les principales villes ukrainiennes.
Les commentaires de M. Kluge interviennent alors que des responsables russes et ukrainiens ont déclaré avoir convenu d’établir des couloirs humanitaires pour l’acheminement de l’aide et éventuellement d’instaurer un cessez-le-feu dans certaines zones pour aider les civils en fuite.
Les Nations Unies ont déclaré qu’un million de personnes ont maintenant fui leurs maisons en Ukraine, se dirigeant vers la Pologne et d’autres voisins à l’ouest.
« Si le conflit militaire s’intensifie, cela signifie que nous verrons de plus en plus de personnes très vulnérables arriver avec seulement les vêtements qu’elles ont sur le corps », a déclaré Kluge.
De nombreux réfugiés de la première vague comprennent des personnes qui avaient les moyens financiers et les relations familiales pour s’échapper et rencontrer des parents ou des amis en Pologne ou ailleurs, a-t-il dit.
Mais à mesure que les combats s’intensifient, les Ukrainiens disposant de moins de ressources et en mauvaise santé « qui vont avoir besoin de beaucoup plus de soutien » seront contraints de faire le dangereux voyage vers la frontière, a déclaré M. Kluge. Ceux qui resteront derrière risquent de manquer de matériel médical et de soins d’urgence, a-t-il ajouté.
L’aide de l’OMS, livrée jeudi en Pologne, sera d’abord acheminée vers la ville ukrainienne de Lviv, puis dans les zones de conflit à partir de vendredi. Elle comprend des kits de traumatologie pour 1 000 personnes ainsi que d’autres soins médicaux pour 150 000 personnes, notamment des médicaments contre le cancer et de l’insuline pour les diabétiques.
(Reportage de Jennifer Rigby ; Montage de Michele Gershberg et Rosalba O’Brien)