Travail à distance : les Canadiens ont du mal à se déconnecter, selon un rapport
Un nouveau rapport a révélé que 28 % des Canadiens éprouvent des difficultés à se déconnecter de leur emploi après les heures normales de travail, une tendance selon les experts de LifeWorks qui continue d’avoir un impact sur la santé mentale des employés.
Selon l’indice mensuel de santé mentale de LifeWorks publié jeudi, les Canadiens qui sont incapables de se déconnecter de leur travail après la journée de travail affichent un score de santé mentale de près de neuf points inférieur à la moyenne nationale.
L’indice a révélé que les répondants de moins de 40 ans étaient 70 % plus susceptibles de ne pas pouvoir se déconnecter après les heures normales de travail que ceux de plus de 50 ans.
Le président et chef de la direction de LifeWorks, Stephen Liptrap, a déclaré que les conclusions surviennent alors que de nombreuses organisations canadiennes continuent de fonctionner dans des modèles distants ou hybrides en raison de la pandémie de COVID-19.
« Les employeurs commencent à se rendre compte que l’impact sur la santé mentale des perturbations pandémiques sera avec nous pendant un certain temps. Comme le lieu de travail se chevauche maintenant avec la maison, les avantages de la flexibilité peuvent facilement être contrés par le manque de séparation du travail », a déclaré Liptrap. dans un communiqué de presse.
Selon le rapport, 51 % des Canadiens ont déclaré qu’ils n’étaient pas en mesure de se déconnecter de leur travail parce qu’ils avaient trop de travail à terminer pendant la journée de travail, 25 % ont déclaré que leur gestionnaire les contactait après les heures de travail, tandis que 23 % ont déclaré que leur les collègues les contactent pour des problèmes liés au travail après les heures.
De plus, LifeWorks a constaté que de nombreux travailleurs canadiens souffrent actuellement d’épuisement professionnel, ce qui entraîne un manque de concentration et de motivation au travail.
L’Indice de santé mentale rapporte que plus de deux Canadiens sur cinq ont déclaré terminer leur journée de travail en se sentant mentalement et/ou physiquement épuisés. LifeWorks indique que ce groupe a un score de santé mentale inférieur de 13 points à la moyenne nationale.
LifeWorks utilise un système de notation des réponses qui transforme les réponses individuelles à chaque question du sondage en une valeur en points. Des valeurs de points plus élevées sont associées à une meilleure santé mentale, selon le rapport.
Les scores des personnes interrogées sont additionnés puis divisés par un nombre total de points possibles pour obtenir un score sur 100. Pour démontrer le changement, les scores du mois en cours sont ensuite comparés au benchmark et au mois précédent.
Selon l’indice, 27 % des Canadiens interrogés ont déclaré qu’il leur était « de plus en plus difficile » de se concentrer sur leur travail en raison de l’épuisement professionnel, tandis que 35 % ont signalé un manque de motivation en raison d’un sentiment d’épuisement.
Paula Allen, leader mondiale et vice-présidente principale de la recherche et du bien-être total chez LifeWorks, affirme que l’épuisement professionnel crée un problème pour la santé, la productivité, l’engagement et la rétention des employés.
« La motivation diminue avec l’épuisement professionnel, non pas parce que les gens ne se soucient plus de leur travail, mais parce qu’ils manquent d’énergie pour s’engager pleinement », a déclaré Allen dans le communiqué.
Allen a noté que le cynisme et les conflits accrus sont également de plus en plus répandus sur les lieux de travail en raison de l’épuisement professionnel, créant un « risque important » pour la culture d’une organisation et la productivité globale de l’entreprise.
« Les solutions doivent traiter l’épuisement lui-même avec des services appropriés et obliger les employeurs à comprendre les conditions qui créent l’épuisement professionnel chez leurs employés », a-t-elle déclaré.
IMPACTS SUR LA SANTÉ MENTALE
L’indice global de santé mentale de LifeWorks pour mars 2022 était en baisse de -10,5 points, ce qui est presque inchangé par rapport au mois précédent et une baisse de près de 11 points par rapport à la référence d’avant 2020.
Selon le rapport, les scores de santé mentale se sont améliorés en Alberta, en Ontario et à Terre-Neuve-et-Labrador en mars 2022, tandis que la Colombie-Britannique, la Saskatchewan, le Manitoba, le Québec et les Maritimes ont enregistré des baisses.
L’indice surveille également les sous-scores par rapport aux critères de référence pré-pandémiques, notamment le risque financier, la santé psychologique, l’isolement, la productivité au travail, l’anxiété, la dépression et l’optimisme.
Le rapport a révélé que les sous-scores les plus bas en mars 2022 étaient le risque de dépression (-12,2) et l’optimisme (-11,7), suivis de près par l’anxiété (-11,4), tandis que le risque financier constituait le meilleur sous-score et le seul. celle mesurée au-dessus de la référence historique (4,0).
Avec une augmentation de 1,3 point, le sous-score de santé psychologique générale a connu la plus grande amélioration par rapport à février 2022, selon l’indice.
MÉTHODOLOGIE
Le dernier indice mensuel de LifeWorks est basé sur un sondage en ligne en anglais et en français avec 3 000 réponses recueillies entre le 3 et le 20 mars 2022. Tous les répondants résident au Canada et sont actuellement employés ou ont été employés au cours des six derniers mois, selon l’indice. Des données de référence ont été recueillies en 2017, 2018 et 2019.
La société de ressources humaines, anciennement connue sous le nom de Morneau Shepell, affirme que les participants sont sélectionnés pour être représentatifs de l’âge, du sexe, de l’industrie et de la répartition géographique au Canada. Les mêmes répondants interviennent chaque mois pour supprimer un biais d’échantillonnage. Les répondants sont invités à tenir compte des deux semaines précédentes lorsqu’ils répondent à chaque question.
LifeWorks a ajouté que les sondages en ligne ne peuvent pas se voir attribuer une marge d’erreur car ils n’échantillonnent pas la population au hasard.