Robert Miller : homme d’affaires montréalais face à une nouvelle poursuite de 8 M$
Un riche homme d’affaires montréalais qui a quitté l’entreprise de technologie qu’il a fondée après avoir été accusé d’exploitation sexuelle de filles mineures fait face à une nouvelle poursuite.
Robert Miller, selon cette dernière procédure judiciaire déposée mercredi devant la Cour supérieure, était le cerveau présumé derrière le soi-disant « Miller Network » décrit dans le procès comme « un réseau complexe et organisé dont l’objectif principal était de recruter des filles mineures pour satisfaire Robert Les pulsions sexuelles de Miller. »
Le demandeur, dont l’identité n’est pas révélée dans le document, poursuit Miller, sa société, Future Electronics Inc., deux de ses dirigeants et l’hôtel Queen Elizabeth de Montréal pour 8 millions de dollars.
Les allégations de payer des filles mineures pour des relations sexuelles ont été publiées pour la première fois dans un rapport d’enquête sur Miller par CBC/Radio-Canada le 2 février. Le rapport présentait plusieurs femmes qui affirmaient avoir été recrutées par les associés du milliardaire de Montréal et amenées à l’hôtel de Montréal, ainsi que deux résidences de Westmount, à plusieurs reprises pour se livrer à divers actes sexuels avec lui.
Après la publication du rapport, un communiqué de Future Electronics, basé dans la banlieue montréalaise de Pointe-Claire, a déclaré vouloir « se concentrer sur ses très graves problèmes de santé et consacrer son attention à la protection de sa réputation ».
La poursuite intentée mercredi par le cabinet d’avocats montréalais Calex est intentée par une victime présumée, qui a affirmé avoir été approchée en 2001 alors qu’elle était adolescente au secondaire par un ami pour rencontrer Miller. Après leur première rencontre, elle et son amie sont parties avec des enveloppes contenant 1 500 $ en espèces après une rencontre sexuelle, selon le procès.
Elle venait d’une famille d’immigrants à faible revenu et à l’époque, elle était « non seulement vulnérable mais aussi facilement influençable et impressionnable », selon le procès.
Aucune des allégations du procès n’a été testée devant un tribunal.
Pendant plus de 20 ans, le plaignant a été une victime présumée de Miller, qui se serait « caché derrière diverses parties prenantes, dont des employés clés de Future Electronics, afin de recruter ses victimes ».
« Robert Miller a toujours pris le temps de connaître et de s’intéresser à ses victimes afin de mieux les contrôler, notamment en comprenant leurs passions et leurs ambitions puis en leur promettant de réaliser ces rêves. »
Le procès décrivait les tentatives infructueuses de la plaignante de quitter la situation dans laquelle elle se trouvait. Par exemple, en 2002, elle avait un petit ami, qui a découvert sa relation avec Miller. Il a rompu avec elle, ce qui a conduit à une période d’isolement et de dépression. À un moment donné, elle a tenté de se suicider, puis s’est retournée vers Miller pour se réconforter. Il l’aurait couverte de cadeaux, y compris des voyages coûteux, dont un à Walt Disney World, un condo sur la Rive-Sud de Montréal, une voiture et même couvert ses cours de conditionnement physique.
« De toute évidence, ces nombreux cadeaux ont été faits par Robert Miller dans le but manifeste de plaire à la demanderesse et donc de maintenir une emprise psychologique et économique sur elle, la poussant de plus en plus dans une position circulaire de dépendance et de vulnérabilité », a allégué le procès.
« Le réseau Miller était un réseau complexe et bien pensé, qui s’appuyait sur la vulnérabilité psychologique et économique des victimes », selon les allégations du procès, « d’autant plus qu’il s’agissait d’adolescentes en quête d’existence, afin de renforcer la dépendance de ses victimes et les maintenir dans le système. »
Le procès a noté que Forbes estime la fortune personnelle de Robert Miller en 2023 à 1,8 milliard de dollars américains et à près de 2,5 milliards de dollars américains en 2011.
Au fil du temps, les réunions ont été déplacées de l’hôtel Reine Elizabeth dans deux maisons du quartier Westmount de Montréal, où la plaignante a affirmé qu’elle était partie – après des rencontres sexuelles avec Miller – avec toutes sortes de cadeaux fourrés dans un sac de hockey. Dans une pièce fermée, elle a pu choisir parmi des bijoux, de l’argent, des sacs à main Chanel et Louis Vuitton, ainsi que des manteaux et des bottes.
C’est ce que le procès prétendait être le « cercle vicieux de la dépendance ».
LE DEMANDEUR A CONTRACTÉ LE VPH
Miller, selon le procès, n’a jamais porté de préservatifs. La plaignante a contracté le VPH « à la suite de rapports sexuels non protégés à la demande de Robert Miller, l’exposant à un risque de développer diverses complications médicales », selon le procès.
Le procès pointe également du doigt deux dirigeants de Future Electronics, Sam Abrams et Helmut Lippmann, qui auraient fait partie de « The Miller Network ».
Sam Abrams aurait été le « bras droit » de Miller qui servait d' »intermédiaire direct entre les victimes, dont le plaignant, et Robert Miller, tandis que Helmut Lippmann, vice-président exécutif de Future Electronics, était également « très impliqué » dans le réseau Miller, et aurait fourni un soutien financier aux victimes présumées.
Les actions des deux hommes, selon le procès, « découlaient directement de leurs fonctions au sein de Future Electronics et que leur implication en tant que bras droits de Robert Miller leur a permis de gagner en notoriété chez Future Electronics et ainsi d’accéder à des postes de direction ».
Le procès allègue également que le personnel de l’hôtel Queen Elizabeth aurait dû savoir que des filles mineures montaient dans la chambre de Miller, mais qu’il « ferma les yeux sur les pratiques illégales qui se déroulaient dans leur établissement ».
Le demandeur demande 1 million de dollars en dommages-intérêts compensatoires à Miller, Future Electronics, Abrams et Lippmann, ainsi que les dommages-intérêts punitifs suivants :
- 5 millions de dollars de Miller
- 1 million de dollars de Future Electronics
- 500 000 $ chacun d’Abrams et Lippmann
- 250 000 $ de l’hôtel Queen Elizabeth
Fin février, . Le cabinet d’avocats canadien Consumer Law Group est à la recherche de plaignants supplémentaires, visant à leur accorder chacun 1,5 million de dollars en dommages-intérêts punitifs et divers montants pour préjudice psychologique.