Retraite du cabinet libéral : Le ministre affirme que la marge de manœuvre budgétaire se resserre
Le ministre associé des Finances du Canada affirme que l’année sera « turbulente » pour l’économie, mais Randy Boissonault insiste sur le fait que le gouvernement dispose encore d’une certaine marge de manœuvre pour les grandes priorités, notamment une nouvelle entente sur les soins de santé avec les provinces.
M. Boissonnault s’exprimait avant que le cabinet ne se réunisse pour la deuxième d’une retraite de trois jours à Hamilton, en Ontario. La ministre des Finances, Chrystia Freeland, doit présenter une mise à jour économique au Cabinet plus tard mardi.
« Il y a beaucoup d’incertitude », a déclaré M. Boissonnault. « Nous allons donc surveiller tout cela à chaque étape de la préparation du budget (2023). Nous avons encore une marge de manœuvre financière pour pouvoir faire les choses que nous devons faire, mais la marge de manœuvre financière s’est resserrée. » [Il a déclaré que la guerre en Ukraine et l’inflation sont parmi les problèmes qui causent à la fois de l’incertitude et des dommages économiques.
Lundi, un rapport conjoint du Conseil canadien des affaires et de Bennett Jones a averti que les prévisions financières énoncées dans le dernier budget fédéral et l’énoncé économique de l’automne étaient probablement trop optimistes.
Le rapport, rédigé par l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, David Dodge, et l’ancien conseiller libéral en matière de politique financière, Robert Asselin, indique que les prévisions du gouvernement sont fondées sur un ensemble d’hypothèses économiques et de taux d’intérêt « plausibles mais optimistes » qui ont peu de chances de se réaliser. [Ils préviennent qu’il y a une » forte probabilité d’une récession plus grave » cette année et que les promesses libérales sur tous les sujets, du financement des soins de santé à l’amélioration des infrastructures et au changement climatique, en passant par l’augmentation des dépenses en matière de défense nationale, vont coûter beaucoup plus cher que prévu.
M. Boissonnault a déclaré que ce rapport est l’un des nombreux rapports sur lesquels le gouvernement s’appuiera pour établir ses prévisions économiques en vue du prochain budget. Il pense que la réalité financière se situera quelque part entre le meilleur et le pire des scénarios présentés dans l’énoncé économique de l’automne.
Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que l’abordabilité et la compétitivité du Canada étaient ses priorités avant cette réunion du Cabinet. [Les pourparlers en cours avec les provinces en vue d’une nouvelle entente sur le financement de la santé sont également au centre des préoccupations et constituent l’une des questions qui pourraient modifier les plans de dépenses du gouvernement. Les provinces ont demandé des milliards de dollars au cours de la prochaine décennie pour remettre leur système de santé sur le point de s’effondrer. [Ottawa insiste sur l’obligation de rendre des comptes pour tout nouveau financement de la santé et M. Trudeau ne s’est pas engagé publiquement à répondre aux demandes des premiers ministres. [Trudeau a commencé sa journée de mardi en rencontrant la mairesse de Hamilton, Andrea Horwath, l’ancienne chef du NPD de l’Ontario. Les deux hommes ont déclaré que le logement était l’un de leurs principaux sujets de conversation.
Les prix des logements et le manque de logements abordables en particulier sont devenus un enjeu clé pour les gouvernements à tous les niveaux. [La réunion du cabinet à Hamilton intervient alors que le gouvernement se prépare à la rentrée parlementaire de la semaine prochaine. La ville industrielle, connue surtout comme une ville d’acier, est également l’une des plus compétitives sur le plan politique, notamment entre les libéraux et les néo-démocrates. Les libéraux ont remporté trois des quatre sièges de Hamilton proprement dite en 2021, devançant le NPD dans un siège que ce parti détenait depuis 2006.
Le Cabinet a également reçu un rappel brutal de la forte opposition à laquelle il fait face au sein d’un groupe connu sous le nom de « convoi de la liberté ». Une petite manifestation a accueilli Trudeau lundi après-midi à son arrivée. [Un groupe plus important, d’environ trois douzaines de personnes, est revenu dans la soirée, où ils ont brandi des drapeaux, crié et lancé des feux d’artifice, dont certains semblaient viser le bâtiment. [La plupart se sont dispersés vers 23 heures, mais au moins un manifestant a passé la majeure partie de la nuit à klaxonner de temps en temps, rappelant les klaxons des gros camions qui ont bloqué une grande partie du centre-ville d’Ottawa pendant trois semaines il y a presque un an.
Le week-end prochain marquera le premier anniversaire de l’arrivée du convoi à Ottawa. Le blocus de plusieurs semaines et les blocages qui l’ont accompagné à plusieurs postes frontaliers ont incité Trudeau à invoquer la Loi sur les urgences pour la première fois depuis qu’elle a remplacé la Loi sur les mesures de guerre en 1988.
Le rapport final de l’enquête publique sur cette décision est attendu en février.
Cet article de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 24 janvier 2023.