Profilage racial : début d’un procès sur l’utilisation par la police québécoise d’arrêts de voiture aléatoires
Un homme noir de Montréal et l’Association canadienne des libertés civiles contestent aujourd’hui devant les tribunaux le pouvoir de la police québécoise de procéder à des contrôles routiers aléatoires en dehors des points de contrôle de l’alcoolémie.
Joseph-Christopher Luamba poursuit les gouvernements canadien et québécois après avoir été arrêté par la police à quatre reprises au cours des 14 mois qui ont suivi l’obtention de son permis de conduire. Aucun de ces contrôles n’a donné lieu à des accusations.
Les plaidoiries ont débuté aujourd’hui dans un tribunal de Montréal.
Les avocats de Luamba et de l’Association canadienne des libertés civiles, qui a le statut d’intervenant dans l’affaire, ont fait valoir que le pouvoir de la police d’arrêter les conducteurs au hasard est inconstitutionnel et permet le profilage racial.
Bruce W. Johnston, avocat du groupe des droits civils, a déclaré au juge que les faits et la jurisprudence ont changé depuis que la Cour suprême du Canada a confirmé ce pouvoir de la police dans une décision de 1990.
Les avocats du gouvernement ont fait valoir que le pouvoir d’arrêter les automobilistes est nécessaire pour assurer la sécurité routière et qu’il appartient aux gouvernements de travailler avec la police pour lutter contre le profilage racial.
— Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 30 mai 2022.