Ottawa supprime les transferts de santé aux provinces qui facturent des frais privés
Les provinces qui continuent d’autoriser les cliniques privées à facturer directement les patients pour des soins de santé virtuels pourraient voir leur futur financement fédéral récupéré, le gouvernement ayant décidé vendredi de mettre fin à la prolifération des soins virtuels à but lucratif au Canada. [Dans une lettre envoyée jeudi, le ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos, a averti ses homologues provinciaux et territoriaux que les services médicalement nécessaires sont couverts par la Loi canadienne sur la santé, même s’ils sont fournis en ligne ou par téléphone.
« Il ne devrait y avoir aucun frais pour les services de santé médicalement nécessaires, peu importe où les gens vivent dans ce pays », a déclaré M. Duclos lors d’une conférence de presse sur la Colline du Parlement.
M. Duclos a déclaré que la prestation des soins de santé est en constante évolution et que les soins virtuels sont devenus beaucoup plus répandus depuis le début de la pandémie. C’est une bonne chose, mais il y a un risque supplémentaire que les personnes qui n’ont pas les moyens de payer ne puissent pas avoir accès au service, ce qui va directement à l’encontre de l’esprit de la Loi canadienne sur la santé.
M. Duclos a l’intention d’envoyer une autre lettre pour clarifier la façon dont les soins virtuels seront traités en vertu de la loi, qui interdit les frais de patient dans un système de soins de santé universel, mais qui n’est pas explicite sur le phénomène relativement nouveau des soins virtuels.
Cet avertissement a été lancé alors que Mme Duclos a également informé certaines provinces que leurs prochains transferts seront récupérés en raison de la dernière clarification de la Loi canadienne sur la santé, qui a été publiée en 2018. [Cette année-là, Ottawa a indiqué aux provinces et aux territoires que les tests diagnostiques étaient couverts par la loi et leur a donné deux ans pour régler le problème de la facturation des tests aux patients.
Mais en 2020-21, des frais étaient encore perçus dans sept provinces, pour un montant total de 76 millions de dollars. Ce mois-ci, le même montant est prélevé sur leurs transferts en matière de santé.
La récupération de 41,9 millions de dollars au Québec représente plus de la moitié de ce montant, suivie de la Colombie-Britannique avec 17 millions de dollars et de l’Alberta avec 13,8 millions de dollars.
Un autre montant de 6 millions de dollars a été déduit de la Colombie-Britannique, du Nouveau-Brunswick et de l’Ontario pour avoir permis de facturer aux patients des services d’avortement ou de chirurgie dans des cliniques privées. [Cependant, comme la Colombie-Britannique a mis en œuvre un plan pour résoudre les problèmes à l’origine de la surfacturation, la majeure partie de cet argent sera restituée.
À la suite de la directive politique de 2018 sur les tests diagnostiques et de la Loi canadienne sur la santé, la Colombie-Britannique a pris un certain nombre de mesures pour élargir l’accès aux IRM et à d’autres tests dans les hôpitaux publics et les cliniques, et en 2019, elle a rendu illégal le fait pour les cliniques de faire payer les patients pour les tests diagnostiques.
Mme Duclos a déclaré que d’autres provinces pourraient également voir une partie ou la totalité des fonds rétablis si elles prenaient des mesures pour mettre fin à cette pratique.
Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 10 mars 2023.