Officier des FAC désolé pour les commentaires anti-vaccins
Un officier des Forces armées canadiennes qui a publiquement exhorté d’autres militaires à désobéir aux ordres et à ne pas aider à distribuer les vaccins COVID-19 s’est excusé jeudi, disant qu’il regrettait ses actions et « l’affichage public de déloyauté ».
L’élève-officier Laszlo Kenderesi a présenté ses excuses au début de sa cour martiale où il devait être jugé pour trois chefs d’accusation distincts, dont celui d’avoir tenté de persuader une autre personne de se joindre à une mutinerie.
Cependant, les procureurs militaires ont déclaré au tribunal peu après le début du procès de Kenderesi à la Base des Forces canadiennes Borden qu’ils avaient retiré l’accusation de mutinerie, qui entraînait une peine maximale pouvant aller jusqu’à la prison à vie.
Peu de temps après, Kenderesi a plaidé coupable à une accusation de conduite préjudiciable au bon ordre et à la discipline avant de plaider non coupable à la troisième accusation de comportement scandaleux indigne d’un officier.
Les accusations sont liées à un discours lors d’un rassemblement anti-lockdown à Dundas Square à Toronto le 5 décembre 2020, dans lequel Kenderesi est apparu en uniforme militaire complet et s’est prononcé contre ce qu’il a appelé les vaccins « tueurs ».
« J’appelle tous les militaires à faire de même, à ne pas accepter d’ordres injustes, qui consisteraient à distribuer et à distribuer des vaccins », a déclaré Kenderesi aux participants au rassemblement, selon une transcription lue au tribunal.
Une vidéo de ses commentaires a ensuite été publiée en ligne.
Les forces armées avaient reçu quelques jours plus tôt l’ordre officiel de commencer à planifier la distribution de vaccins à travers le pays, alors que Santé Canada entrait dans les dernières étapes de l’examen des vaccins candidats de Pfizer et Moderna.
Jeudi, Kenderesi a exprimé des remords pour ses actions en tant que juge militaire Cmdr. Martin Pelletier s’est préparé à condamner l’instructeur des cadets de 60 ans suite à son plaidoyer de culpabilité pour conduite préjudiciable au bon ordre et à la discipline.
« C’était mal de ma part de me présenter comme un membre des Forces armées canadiennes pour exprimer publiquement mes opinions privées », a déclaré Kenderesi. « J’ai abusé de la confiance qui accompagne le privilège de porter l’uniforme des Forces armées canadiennes. Je suis désolé. »
Il a ajouté plus tard: « Ce n’était pas à moi de remettre en question les ordres de la chaîne de commandement. J’ai enfreint le principe fondamental du service en ne soutenant pas l’autorité légitime de la chaîne de commandement. J’ai honte de ma démonstration publique de déloyauté. «
Dans un affidavit séparé lu dans le dossier, le tribunal a entendu que Kenderesi était né et avait grandi en Hongrie alors que ce pays était sous l’influence de l’Union soviétique, et que les blocages du COVID-19 en 2020 l’avaient affecté à la fois émotionnellement et financièrement.
Cela comprenait la perte de son emploi par sa femme et l’effondrement de son entreprise de camionnage, après quoi il a déclaré faillite.
Le tribunal a également appris que même si Kenderesi s’est joint pour la première fois aux Forces armées canadiennes en 1978 et a servi pendant des années comme instructeur des cadets de la Réserve à Borden, il n’a eu pratiquement aucun contact avec l’armée après 2018.
Mais même si l’avocat de la défense, le major Alexandre Gélinas-Proulx, a cherché à les utiliser comme facteurs atténuants, le procureur, le lieutenant-capf. Jennifer Besner a fait valoir que le problème sous-jacent était celui de l’application de la discipline dans les rangs.
« La discipline est la qualité que chaque membre des FC doit avoir, ce qui lui permet de faire passer les intérêts du Canada et les intérêts des Forces canadiennes avant ses intérêts personnels », a déclaré Besner.
« Cela est nécessaire parce que les membres des Forces canadiennes doivent obéir volontairement et rapidement aux ordres légitimes qui peuvent avoir des conséquences personnelles très dévastatrices. »
Besner et Gélinas-Proulx s’entendent néanmoins pour demander à Pelletier de condamner Kenderesi à une réprimande sévère et à une amende de 4 200 $. Ils ont ajouté que l’élève-officier a déjà effectué 80 heures de service communautaire.
Pelletier a semblé reconnaître le précédent que sa décision créerait pour les cas futurs, la qualifiant d’unique en raison du contexte de la pandémie ainsi que de la nature publique des commentaires de l’élève-officier.
« Ce n’est pas une diatribe interne », a ajouté Pelletier.
Les résultats de l’affaire Kenderesi pourraient en effet avoir des répercussions sur les futures cours martiales des membres des forces armées qui se sont publiquement prononcés contre les mandats de vaccination et d’autres politiques gouvernementales.
Cela inclut l’adjudant James Topp, le réserviste de l’armée qui a été inculpé plus tôt cette année de deux chefs de conduite préjudiciable au bon ordre et à la discipline pour avoir dénoncé les exigences en matière de vaccins alors qu’il portait son uniforme.
Topp est depuis devenu une sorte de célébrité pour certains Canadiens opposés non seulement aux vaccins et aux restrictions pandémiques, mais aussi au gouvernement libéral fédéral, et est actuellement au milieu d’une marche à travers le pays.
Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 22 septembre 2022.