L’ex-PM pakistanais Khan demande que de nouvelles élections soient fixées dans 6 jours
L’ancien Premier ministre Imran Khan a sommé le gouvernement pakistanais d’organiser de nouvelles élections dans les six prochains jours, faute de quoi il marchera à nouveau sur la capitale avec trois millions de personnes.
Khan s’est exprimé lors d’un rassemblement de milliers de manifestants à Islamabad visant à faire tomber le gouvernement et à forcer la tenue d’élections anticipées. Le gouvernement avait auparavant convoqué des troupes pour garder les bâtiments importants, y compris le parlement et les bureaux du président et du premier ministre Shahbaz Sharif. Ces mesures ont été prises à la suite d’affrontements entre les manifestants et la police.
Khan a affirmé dans son discours que cinq de ses partisans avaient été tués dans les violences qui ont éclaté dans tout le pays. Il n’y a pas eu de commentaire immédiat du gouvernement sur la déclaration de Khan, dont les partisans se dispersaient. Plus tôt, Khan avait promis d’organiser un sit-in prolongé pour faire accepter ses revendications.
Khan, une ancienne star du cricket devenue politicien islamiste, a été premier ministre pendant plus de trois ans et demi avant d’être évincé le mois dernier par un vote de défiance au Parlement. Depuis lors, il a organisé des rassemblements dans tout le pays, affirmant que sa destitution était le résultat d’un complot organisé par les États-Unis et d’une collusion avec Sharif. Tous deux ont nié cette allégation.
Khan a commencé sa marche vers Islamabad depuis la ville de Peshawar, au nord-ouest du pays. Des affrontements ont d’abord éclaté dans la ville de Lahore, à l’est du pays, lorsque la police anti-émeute a tiré des gaz lacrymogènes et repoussé des centaines de manifestants qui lançaient des pierres alors qu’ils tentaient de passer un pont bloqué près de la ville pour monter dans des bus à destination d’Islamabad.
Des dizaines de partisans de Khan ont aussi brièvement affronté la police à Islamabad, où les manifestants ont mis le feu aux buissons bordant un boulevard principal, envoyant de la fumée et des flammes dans le ciel. Des altercations ont également été signalées ailleurs, notamment à Karachi, où des manifestants ont brûlé un véhicule de police.
Au moins une douzaine de manifestants et plusieurs policiers ont été blessés. Avant les marches de mercredi, les autorités ont utilisé des dizaines de conteneurs et de camions pour bloquer les principales routes menant à Islamabad.
Khan lui-même s’est rendu en hélicoptère sur une autoroute à une centaine de kilomètres au nord-ouest d’Islamabad, où il a condamné la répression policière et a exhorté ses partisans à rejoindre le rassemblement.
Le gouvernement a répondu mercredi en lançant une répression et en arrêtant plus de 1 700 partisans de Khan. Les mesures ont été annoncées après qu’un policier ait été tué mardi lors d’un raid au domicile d’un partisan notable de Khan à Lahore.
Dans un autre contexte, les discussions entre Islamabad et le Fonds monétaire international se sont conclues au Qatar sans que le Pakistan n’obtienne la relance d’un plan de sauvetage de 6 milliards de dollars de la part du prêteur mondial.
Après les discussions, le FMI a exhorté le Pakistan à supprimer les subventions sur le carburant et l’énergie. Ces subventions ont été approuvées par le gouvernement de Khan en février, obligeant le FMI à l’époque à retenir une tranche cruciale d’environ 1 milliard de dollars.