Les Canadiens dans les camps de prisonniers syriens vont être rapatriés
Le gouvernement canadien a accepté de rapatrier six femmes et 13 enfants canadiens actuellement détenus dans des camps de prisonniers dans le nord-est de la Syrie, selon Lawrence Greenspon, l’avocat qui les représente dans un procès fédéral.
La plupart des Canadiens ont été détenus dans des camps gérés par les autorités kurdes depuis la chute de l’État islamique en 2019.
Greenspon avait fait valoir que leur détention constitue une violation de leurs droits constitutionnels. Selon lui, l’accord de rapatriement n’inclut pas quatre hommes qui sont également des requérants.
« C’est une excellente nouvelle pour les familles et surtout pour les femmes et les enfants qui sont détenus », a-t-il déclaré.
Greenspon dit avoir reçu l’accord confidentiel signé avec Affaires mondiales Canada jeudi matin. L’accord prévoit le retour des Canadiens dans un « délai convenu mutuellement », mais M. Greenspon n’a pas fourni d’autres détails.
Les cas de quatre hommes restent devant la cour.
En décembre, Greenspon et sa collègue Barbara Jackman ont soutenu devant la Cour fédérale que le fait de laisser les Canadiens croupir dans ces camps et prisons constituait une violation de leur droit constitutionnel à « la vie, la liberté et la sécurité de la personne » en vertu de l’article 7 de la Charte.
Entre-temps, les avocats fédéraux ont soutenu que le Canada n’a pas l’obligation de rapatrier les réfugiés parce qu’il n’a pas de présence diplomatique en Syrie. Le rapport le plus récent de Human Rights Watch, publié en décembre dernier, estime que plus de 40 000 étrangers, pour la plupart des enfants, demeurent dans les camps. Ils sont soumis aux frappes de l’artillerie turque, aux maladies et aux violentes attaques des extrémistes islamiques.
Le juge Henry Brown est en train d’évaluer les preuves après quatre jours d’audiences, y compris .
Outre les 19 femmes et enfants couverts par cet accord, il pourrait y avoir deux douzaines d’autres Canadiens dans les camps et les prisons en Syrie. La plupart sont des enfants – mais il y a au moins quatre hommes parmi les détenus. Le gouvernement soupçonne les détenus d’avoir des liens avec ISIS, mais n’a présenté aucune preuve. M. Greenspon estime qu’ils devraient tous être ramenés au Canada.
« Le premier ministre a dit qu’un Canadien est un Canadien est un Canadien. Ce sont des hommes, des femmes et des enfants canadiens… aucun d’entre eux n’a été accusé d’un quelconque délit. Ils sont détenus illégalement dans des camps de détention et des prisons depuis des années. Et notre position a toujours été que c’est la responsabilité du gouvernement canadien de les ramener chez eux. »
Depuis 2021, trois autres femmes canadiennes et quatre enfants ont été rapatriés. Les femmes ont été soit accusées d’infractions criminelles, soit soumises à un engagement de ne pas troubler l’ordre public et surveillées par les autorités depuis leur retour.