Les admirateurs de Benoît XVI continuent d’affluer au Vatican pour lui rendre hommage
Pour la deuxième journée consécutive, des files de personnes souhaitant honorer les services rendus par le pape émérite Benoît XVI à l’Eglise catholique ont serpenté autour de la place Saint-Pierre mardi pour voir le corps du pontife retraité.
Benoît XVI est décédé samedi à l’âge de 95 ans, après 10 ans de retraite de la papauté et après une santé de plus en plus fragile. Son corps repose en état dans la basilique Saint-Pierre, où des milliers de fidèles et de curieux sont venus pour l’exposition. [Lundi, le premier jour où le grand public a pu voir le corps, environ 65 000 personnes lui ont rendu hommage, soit environ le double de ce que la sécurité italienne avait prévu. Un troisième jour de visite est prévu pour mercredi.
Jeudi, le Pape François dirigera la messe des funérailles de son prédécesseur, le premier pontife en 600 ans à démissionner, sur la place Saint-Pierre.
Les portes de la basilique se sont ouvertes avant l’aube mardi et parmi les personnes qui ont rendu hommage au défunt, il y avait Miriam Groppelli, 6 ans, qui est une servante d’autel dans sa paroisse à Milan. [Elle et son père, Giuseppe Groppelli, 40 ans, ont voyagé en train aux premières heures de la journée pour rendre hommage à Miriam, ainsi que ses grands-parents, son frère et ses sœurs aînés.
« Je lui ai raconté son histoire et elle était vraiment excitée de venir à Rome pour lui dire au revoir », a déclaré le père. « Benoît a été très important pour l’Église, ses discours étaient si clairs et si beaux, il laisse un grand héritage de connaissances. »
« Nous sommes venus ici pour exprimer notre gratitude envers lui mais aussi envers Dieu qui nous l’envoie », a-t-il ajouté.
Comme d’autres fidèles, Groppelli a offert son point de vue sur l’arrangement inhabituel de près de dix ans qui a vu la retraite de Benoît XVI dans le monastère de la Cité du Vatican où il est mort samedi, et François, qui a été élu en 2013 par ses collègues cardinaux pour lui succéder.
« Je crois qu’il n’y a pas de véritable guerre ou compétition au sein de l’église et entre les papes. L’Eglise vit et grandit chaque jour, également grâce à leurs paroles », a-t-il déclaré.
Benoît XVI, qui, en tant que cardinal allemand Joseph Ratzinger, a été pendant des décennies le gardien de l’orthodoxie doctrinale au Vatican, était connu pour ses connaissances théologiques et pour ses discours éloquents, qu’il écrivait lui-même, contrairement à nombre de ses prédécesseurs.
François fera l’éloge de son prédécesseur lors des funérailles, qui, selon le Vatican, seront marquées par la simplicité demandée par Benoît XVI. [Comme Benoît XVI n’était plus à la tête de l’État de la Cité du Vatican, contrairement aux funérailles des papes précédents, qui sont décédés alors qu’ils régnaient, seuls deux pays – l’Italie et son Allemagne natale – enverront des délégations officielles. [Les dirigeants politiques et les membres de la famille royale, en particulier ceux des pays à prédominance catholique, assisteront aux funérailles à titre privé. [Comme il n’est pas nécessaire d’élire un nouveau pontife à la suite du décès de cet ancien pape, les cardinaux qui assisteront aux funérailles ne resteront pas pour se réunir en conclave secret afin de choisir l’homme qui aidera à définir l’orientation de l’Église.
Dans une réflexion possible de l’absence d’intrigue immédiate qui se construit habituellement avant un conclave, François a largement mené ses affaires comme d’habitude. Mardi, il devait rencontrer le cardinal qui dirige la conférence épiscopale italienne, faire ses adieux à l’ambassadeur de Corée du Sud auprès du Saint-Siège lors d’une visite de courtoisie et saluer une délégation d’une organisation promouvant la fraternité.
François a également rencontré l’archiprêtre de la basilique qui, lundi, après que le corps de Benoît XVI ait été transféré du monastère à la basilique lors d’une procession avant l’aube, a aspergé d’eau bénite et d’encens le cercueil.