Leadership conservateur : comparer les arguments politiques
Six candidats sont officiellement en lice pour devenir le prochain chef du Parti conservateur. En organisant des rassemblements, en apparaissant dans des interviews avec les médias et en se préparant pour les débats de parti qui approchent bientôt, chaque candidat a commencé à dévoiler les détails de ses plateformes. Voici un aperçu de la position des candidats sur l’économie, le logement, le climat, la défense et les questions sociales.
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Économie et inflation
Scott Aitchison : En qualifiant l’inflation de véritable problème et en faisant campagne sur le fait que «la dernière chose dont les Canadiens ont besoin, ce sont des impôts plus élevés», Aitchison s’est engagé à mettre fin à la gestion de l’offre pour aider à réduire les factures d’épicerie des familles. Il a également déclaré que le Canada avait besoin d’un gouvernement fédéral qui « réduit les impôts, libère toute la puissance économique du Canada et remet notre budget sur la voie de l’équilibre ».
Romain Baber : Bien que Baber n’ait pas proposé d’engagements concrets liés à l’économie, il a longuement parlé des impacts économiques négatifs des fermetures liées à la pandémie sur les petites entreprises et les travailleurs.
Patrick Brown : Brown se décrit comme un conservateur fiscal « fort », vantant son expérience en tant que maire d’une grande ville en matière de réduction des impôts et de présentation de budgets équilibrés. Il dit que les dépenses fédérales « imprudentes » doivent cesser, mais ne fournit pas de détails sur les programmes qu’il supprimerait. Brown a également vanté les mesures qu’il a prises pendant la pandémie pour assurer la fin des restrictions de santé publique affectant les petites entreprises.
Jean Charest : Charest s’est engagé à équilibrer le budget, à freiner les dépenses fédérales et à accorder des allégements fiscaux aux Canadiens afin que la croissance des salaires soit plus étroitement alignée sur la hausse de l’inflation. Il n’a pas fourni de détails sur les programmes qu’il réduirait pour atteindre ces objectifs. Charest dit que la politique fiscale devrait être plus flexible pour répondre à des circonstances imprévues, comme la guerre en Ukraine.
Leslyn Lewis : Promettant « d’éliminer progressivement » le déficit et d’équilibrer le budget, Lewis fait campagne pour soutenir les petites et moyennes entreprises en tant que principal employeur des Canadiens. Elle a accusé le gouvernement de « ruiner » égoïstement les générations futures et dit qu’en tant que chef, elle réduirait les formalités administratives et maintiendrait la gestion de l’offre pour protéger les producteurs canadiens.
Pierre Poilievre : Poilievre a fait de la lutte contre l’inflation l’un des axes de sa campagne. En exprimant son inquiétude face à la hausse du coût de la vie, à ce qu’il considère comme des dépenses excessives du gouvernement et en appelant la Banque du Canada pour sa politique monétaire, Poilievre s’est engagé à éliminer progressivement les « déficits inflationnistes » en réduisant les dépenses et en inversant les politiques et les programmes libéraux. Il s’est également fait le champion de la crypto-monnaie, promettant de faire du Canada la «capitale mondiale de la blockchain».
Logement
Scott Aitchison : La plate-forme de logement d’Aitchison a été l’une des premières planches politiques qu’il a dévoilées dans la course à la direction. Adoptant une approche « oui dans ma cour », Aitchison dit qu’il mettrait fin au zonage d’exclusion dans les grandes villes, liant le financement fédéral à la construction de nouvelles maisons. S’engageant à mettre les travaux en chantier plus rapidement et à recruter plus d’immigrants dans les métiers spécialisés, son approche se concentre sur la construction de plus de maisons. Aitchison veut sévir contre le blanchiment d’argent car il se connecte également au marché du logement.
Romain Baber : Baber s’est engagé à présenter un plan de logement solide, mais n’a pas encore fourni de détails sur ce à quoi cela ressemble.
Patrick Brown : En tant qu’ancien chef du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario et par la suite maire de Brampton, Brown réclame depuis longtemps une réduction des formalités administratives entravant les projets de construction municipaux afin de stimuler l’offre. Lors de la dernière élection fédérale, lui et dix-sept autres maires ont écrit une lettre aux candidats exigeant un plan plus solide sur le logement et l’itinérance. Leur proposition prévoyait un resserrement du marché du logement locatif, une stratégie de logement autochtone et la construction de logements abordables, coopératifs et sans but lucratif.
Jean Charest : Le plan de logement de Charest, surnommé « Construire le plan de rêve canadien », comprend un argumentaire pour convoquer immédiatement un Sommet national sur le logement avec les premiers ministres, les dirigeants municipaux ruraux et urbains et les dirigeants autochtones pour résoudre la crise du logement. Il dit que les politiques existantes empêchent injustement les familles d’accéder à la propriété et que pour résoudre ce problème, un gouvernement Charest lierait le financement des infrastructures à la densification à proximité des nouveaux transports en commun ; jumeler les subventions fédérales pour le logement abordable aux municipalités ; permettre aux investisseurs de différer les plus-values si les bénéfices des logements locatifs sont investis dans d’autres logements locatifs ; relancer le programme d’incitatifs fiscaux pour les immeubles locatifs à logements multiples; et mettre les terrains publics excédentaires à la disposition des constructeurs de maisons.
Leslyn Lewis : Lewis a eu moins à dire sur le logement à ce stade de la course. Comme certains de ses concurrents, Lewis s’engage à rendre le logement abordable pour tous les Canadiens. Sa position est que plutôt que de dépenser des milliards dans des programmes fédéraux pour s’attaquer au problème, la crise peut être résolue au mieux « en supprimant la bureaucratie qui ralentit le développement et fait grimper les prix ». Elle a également suggéré que la construction de plus de maisons aiderait à ralentir le processus de logement qui monte en flèche.
Pierre Poilievre : L’abordabilité du logement est une question que Poilievre a priorisée dans sa campagne. Il a adopté la position selon laquelle les Canadiens devraient pouvoir s’offrir un logement, décriant qu’il y a «trop de trentenaires… vivant dans le sous-sol de papa et maman». Il appelle les «gardiens» du logement tels que les gouvernements municipaux à accélérer les processus de permis de construire et à réduire les coûts administratifs liés à la construction ou à la rénovation de maisons, dans le but de construire plus de maisons comme moyen de sortir de la crise du logement.
Climat
Scott Aitchison : Aitchison a pris la position que même si un prix sur le carbone pourrait être la politique « la plus efficace » pour réduire les émissions, il supprimerait la taxe sur le carbone. S’engageant à avoir un « vrai plan de lutte contre les changements climatiques », il croit que les émissions du Canada doivent être réduites. Aitchison a parlé de trouver des moyens pour le gouvernement d’aider les Canadiens à réduire leur propre empreinte carbone plutôt que de «les punir».
Romain Baber : Baber a déclaré qu’il croyait que le changement climatique est réel et que « l’homme contribue au changement climatique ». Cependant, il n’est pas d’accord avec une tarification du carbone comme moyen de réduire les émissions. Baber a affirmé que le Canada doit poursuivre le développement de l’énergie propre.
Patrick Brown : Brown dit qu’il se soucie de la protection de l’environnement et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et orchestrera une consultation à l’échelle des membres sur la politique climatique s’il est élu chef. Brown a noté que cela doit être équilibré avec une politique qui rend la vie plus abordable pour les Canadiens. Il était l’un des nombreux candidats qui ont appelé les libéraux à abolir l’augmentation automatique de la taxe sur le carbone le 1er avril. Il a également promis de proposer un projet de loi pour préciser que l’établissement de plafonds sur les émissions de gaz à effet de serre de certaines industries relève de la seule compétence des gouvernements provinciaux. Gouvernements.
Jean Charest : Le plan « Environnement et croissance propre » de Charest s’engage à équilibrer les intérêts du secteur énergétique canadien, des provinces productrices de ressources et de l’économie avec ceux de l’environnement. Il promet de stimuler les investissements dans des domaines tels que l’élimination du dioxyde de carbone et la capture du carbone ; éliminer la TVH sur les produits qui réduisent l’utilisation de carbone ; stimuler les voies vers des solutions d’énergie propre et introduire une législation sur le « droit à la réparation » sur les appareils tels que les équipements agricoles, les appareils électroniques et les véhicules. Notamment, il abrogerait la taxe libérale sur le carbone et la remplacerait par un prix du carbone industriel. Il croit que le Parti conservateur sera « mort dans l’eau » s’il aborde les prochaines élections fédérales avec seulement un slogan climatique et aucune politique pour le soutenir.
Leslyn Lewis : Concernant le changement climatique, Lewis a déclaré qu’elle faisait partie des conservateurs qui soutiennent l’élimination de la taxe sur le carbone, et à sa place, Lewis a suggéré qu’elle mettrait en œuvre des politiques qui réduisent les émissions, incitent les entreprises et « encouragent les gens à recycler ». Elle veut faire du Canada une « superpuissance » énergétique indépendante en acheminant le pétrole canadien jusqu’aux marées et l’énergie vers les marchés étrangers. Elle a adopté la position selon laquelle les solutions climatiques telles que les voitures électriques ne sont ni pratiques ni abordables, suggérant qu’« attendre une révolution électrique » est la mauvaise approche.
Pierre Poilievre : Poilievre s’engage à se débarrasser de la taxe sur le carbone, la politique libérale qui met un prix sur les émissions. Bien qu’il n’ait pas parlé de s’engager ou de respecter des objectifs en matière de changement climatique, Poilievre affirme que son plan environnemental porterait sur « les résultats, pas les revenus ; la technologie et non les impôts. Il s’est également engagé à mettre fin aux importations de pétrole d’outre-mer au Canada dans les cinq ans suivant son entrée en fonction et à abroger les projets de loi libéraux sur la réglementation de l’énergie et l’évaluation environnementale, C-69 et C-48.
Défense et politique étrangère
Scott Aitchison : Les Forces armées canadiennes ont été mal équipées pendant trop longtemps, c’est la position d’Aitchison. Il veut voir le Canada respecter l’engagement de l’OTAN de consacrer 2 % de son PIB à la défense. Il promet de corriger les processus d’approvisionnement militaire et de rétablir globalement la fiabilité du Canada au pays et sur la scène mondiale.
Romain Baber : Baber n’a pas abordé les dépenses de défense jusqu’à présent dans la course.
Patrick Brown : Brown s’est engagé à augmenter les dépenses de défense pour atteindre l’objectif recommandé par l’OTAN de 2% ou plus du produit intérieur brut.
Jean Charest : Charest s’est engagé à augmenter les dépenses de défense pour atteindre l’objectif recommandé par l’OTAN de 2% ou plus du produit intérieur brut et à augmenter les effectifs de la force à 100 000 hommes. Dans cette veine, il élargirait le système d’entraînement des Forces armées canadiennes pour atteindre cet objectif. Charest s’est engagé à ouvrir des bases militaires dans le nord du Canada, afin de renforcer la sécurité de l’Arctique dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine. Il appelle l’objectif « urgent » dans le nouvel ordre mondial. Il dit qu’un gouvernement sous sa direction introduirait une Loi sur les prestations des Forces armées canadiennes et rétablirait le système de prestations de la Loi sur les pensions d’avant 2006. Il promet également de faire des investissements « importants » dans la cybersécurité et entreprendra un examen de la politique étrangère et de la défense.
Leslyn Lewis : À l’instar de certains de ses concurrents, Lewis soutient que la guerre en Ukraine a montré à quel point le Canada a perdu du terrain sur la scène internationale en matière de sécurité énergétique et que le Canada devrait être en mesure d’offrir du pétrole et du gaz au monde, plutôt que de les avoir soutenir des régimes comme celui du président russe Vladimir Poutine. Elle n’a pas dit grand-chose d’autre publiquement ou à la Chambre des communes sur la situation en Ukraine ou sur les dépenses de défense du Canada.
Pierre Poilievre : Poilievre a accusé le gouvernement fédéral d’agir trop lentement pour aider l’Ukraine. Il veut voir plus d’aide létale et d’autres équipements militaires envoyés, des diplomates russes expulsés du Canada, ainsi qu’une aide humanitaire supplémentaire offerte. Il a suggéré qu’avec plus de développement des ressources naturelles, le Canada pourrait devenir une alternative pour l’Europe pour acheter du pétrole et du gaz, détournant le soutien de l’industrie russe qui aide à financer leurs attaques.
Questions sociales et garde d’enfants
Scott Aitchison : À ce stade de la course, Aitchison n’a pas publié de politiques spécifiques sur des questions sociales telles que la santé ou la garde d’enfants. Il a adopté la position selon laquelle les questions de conscience telles que l’avortement devraient être des votes libres pour les députés, mais défendrait personnellement le droit de choisir d’une femme. Aitchison a soutenu l’adoption de l’interdiction de la thérapie de conversion et a publiquement soutenu la plus récente Journée de visibilité transgenre. Il est contre les mandats fédéraux du vaccin COVID-19, les qualifiant de source de division.
Romain Baber : Bien que Baber n’ait pas proposé de politique spécifique en matière de garde d’enfants ou de santé, il s’est prononcé sur les effets négatifs sur la santé mentale des fermetures pandémiques. Il a été démis de ses fonctions du caucus progressiste-conservateur de l’Ontario en janvier 2021 après avoir écrit une lettre au premier ministre Doug Ford jugeant les mesures de confinement « plus meurtrières que la COVID ». Il a présenté un plan national sur l’autisme pour les enfants, qui établirait des ententes bilatérales avec les provinces et territoires pour égaler 500 millions de dollars en financement des traitements de l’autisme par an. Sur des questions sociales comme l’avortement, il dit qu’il ne croit pas que le gouvernement ait un rôle dans la façon dont les gens « fondent ou agrandissent » leur famille, mais respecterait le droit des députés de « chercher à être nommés, de présenter des lois et de voter librement » sur des questions de conscience. .
Patrick Brown : Brown dit qu’il maintiendrait en place les accords de garde d’enfants signés avec les provinces, tout en veillant à ce que des places en garderie soient effectivement créées. Il dit qu’il reconnaîtrait différents types de garde d’enfants fournis par les membres de la famille grâce à un système de crédits d’impôt et qu’il serait plus facile pour la famille élargie vivant à l’étranger de venir au Canada pour fournir des services de garde. Brown s’est également engagé à garantir que les parents travaillant dans l’économie des petits boulots ou qui possèdent de petites entreprises aient accès aux mêmes prestations de congé parental que les autres. Brown a exprimé des opinions diverses sur des questions sociales telles que l’avortement et le mariage homosexuel. Il a récemment déclaré que l’avortement au Canada devrait être « sûr, légal et… rare » et qu’il ne changerait pas les lois canadiennes sur l’avortement.
Jean Charest : Charest dit qu’il maintiendrait les accords de garde d’enfants signés avec les provinces et introduirait un « crédit d’impôt pour choix de garde d’enfants » pour remplacer la déduction pour frais de garde d’enfants par un crédit d’impôt plus « généreux, entièrement remboursable et progressif ». Charest s’est également engagé à étendre l’admissibilité à l’Allocation canadienne pour enfants jusqu’au début du deuxième trimestre de la grossesse, à éliminer l’impôt fédéral sur le revenu sur la partie fédérale des prestations d’assurance-emploi (AE) pendant le congé parental, à éliminer la récupération de l’AE sur les à 20 000 $ de revenu gagné pendant le congé parental et prolonger la période d’admissibilité aux prestations de congé parental jusqu’à deux ans. Sur des questions sociales comme l’avortement, Charest s’est prononcé en faveur du droit de la femme de choisir, notant qu’un gouvernement sous sa direction n’appuierait pas une législation restreignant les droits reproductifs.
Leslyn Lewis : La politique sociale est au centre de la campagne de Lewis. En tant que forte conservatrice sociale, elle s’est engagée à protéger les «droits parentaux» et leur capacité à élever leur famille avec leurs propres valeurs, suggérant qu’actuellement les parents ont peur d’avoir des conversations avec leurs enfants sur certains sujets. Elle ne précise pas, mais cela a été un argument avancé par ceux qui s’opposent à l’interdiction de la thérapie de conversion. Lewis est également fermement opposé aux mandats des vaccins COVID-19. Elle a également suggéré plutôt que de les supprimer, elle chercherait à améliorer les accords provinciaux sur la garde d’enfants et promet d’augmenter les prestations pour enfants.
Pierre Poilievre : Poilievre a fait campagne sur un mantra de « liberté ». Issu des protestations des convois de camionneurs, il a adopté la position générale selon laquelle les Canadiens devraient reprendre le contrôle de leur vie. Il veut que les mandats de vaccination soient levés, mais jusqu’à présent, la course n’a pas dit grand-chose d’autre sur la santé, la garde d’enfants ou d’autres politiques sociales. Alors qu’il avait précédemment voté contre le mariage homosexuel, il a soutenu l’adoption de l’interdiction de la thérapie de conversion, et le groupe anti-avortement Campaign Life Coalition a déclaré qu’il ne pouvait pas l’approuver car il est pro-choix à leur avis.