La gouverneure générale et le PDG d’Air Canada liés à des plaintes linguistiques
Le commissaire aux langues officielles du Canada a déclaré mardi que son bureau a reçu un « raz-de-marée » de plaintes l’année dernière, déclenché par la nomination d’un gouverneur général qui ne parle pas couramment le français et par un discours en anglais seulement prononcé par le PDG d’Air Canada.
Le bureau a reçu 5 409 plaintes au cours de la période 2021-22, comparativement à un nombre qui a fluctué entre 415 et 1 870 au cours des neuf années précédentes. Près de 75 % des plaintes reçues l’an dernier concernaient le gouverneur général et le PDG d’Air Canada, selon un rapport déposé mardi par le commissaire Raymond Theberge.
M. Theberge a déclaré aux journalistes que c’est une « erreur » de nommer à des postes d’autorité des personnes qui ne peuvent pas parler les deux langues officielles. « Si nous faisons des exceptions, a-t-il dit, le message que cela donne est qu’il y a une langue plus importante que l’autre. »
« Le message », a-t-il dit, « vient d’en haut ; l’exemple vient d’en haut ».
Le bureau de M. Theberge a reçu 1 346 plaintes à la suite de la nomination, en juillet, de la gouverneure générale Mary Simon – la première personne autochtone nommée à ce poste – en raison de sa mauvaise maîtrise de la langue française. Mme Simon, quant à elle, parle couramment l’anglais et l’inuktitut.
Le Commissariat a également reçu 2 680 plaintes après que Michael Rousseau, le PDG d’Air Canada — qui est assujetti à la Loi sur les langues officielles — a prononcé un discours en novembre au cours duquel il a à peine parlé français. M. Rousseau a déclenché un autre tollé lorsqu’il a déclaré aux journalistes, après son discours, qu’il n’avait pas besoin d’apprendre le français pour se débrouiller à Montréal. Il s’est ensuite excusé et a depuis commencé à prendre des cours de français.
Dans son rapport, le commissaire a recommandé qu’une commission parlementaire examine la question de savoir si la connaissance du français et de l’anglais devrait être une condition préalable à l’accès à des postes de haut niveau dans le secteur public et à des postes nécessitant une nomination par des représentants du gouvernement.
Les critères de nomination du gouverneur général devraient être inclus dans cette étude, a déclaré M. Theberge, ajoutant que le bilinguisme est « extrêmement important » à tous les niveaux du gouvernement.
« La dualité linguistique, a-t-il dit, est une valeur que tous les Canadiens partagent, et nous devons faire tout ce que nous pouvons pour en faire une véritable priorité au Canada. »
Ce reportage de la Presse canadienne a été publié pour la première fois le 7 juin 2022.
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Ce reportage a été réalisé avec l’aide financière de la bourse Meta et Canadian Press News Fellowship.