Le Sénat nigérian rejette le vote de la diaspora et les sièges spéciaux pour les femmes
LAGOS — Le Sénat nigérian a rejeté mardi les modifications apportées à la Constitution pour permettre aux citoyens vivant à l’étranger de voter aux élections nationales, tandis qu’une disposition visant à attribuer des sièges spéciaux aux femmes pour accroître leur représentation politique n’a pas été adoptée.
Les électeurs de la nation la plus peuplée d’Afrique se rendront aux urnes pour élire un nouveau président et un nouveau parlement en février 2023. L’espoir d’une participation de la diaspora nigériane a été déçu lorsque seuls 29 sénateurs sur les 92 présents ont soutenu cette disposition.
Pour qu’un projet de loi constitutionnelle soit adopté, il faut le soutien d’au moins deux tiers des 109 membres du Sénat.
La population de la diaspora du Nigeria a été estimée à 1,7 million de personnes en 2020 par le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies.
Une autre disposition visant à créer des sièges spéciaux pour les femmes dans l’Assemblée nationale et les assemblées d’État a été rejetée par une majorité de sénateurs. Aisha Buhari, l’épouse du président Muhammadu Buhari, avait soutenu le projet de loi. Le président Buhari doit quitter ses fonctions après deux mandats l’année prochaine.
Les élections au Nigeria sont un indicateur de la domination des hommes sur la politique dans ce pays de 200 millions d’habitants. Lors des dernières élections de 2019, 47% des électeurs inscrits étaient des femmes mais elles n’occupent que 6,5% des sièges de l’assemblée nationale.
Le Nigeria n’a jamais élu une femme présidente ou gouverneur d’État.
Le Sénat a toutefois adopté un projet de loi visant à habiliter l’Assemblée nationale et les assemblées d’État à convoquer le président et les gouverneurs d’État pour répondre à des questions sur la sécurité nationale et d’autres sujets.
(Reportage de MacDonald Dzirutwe, édition de William Maclean)