Le plan climatique du Canada obtient une bonne note alors que Trudeau se rend à des sommets en Europe
OTTAWA — Une nouvelle analyse suggère que le plan libéral sur le climat pourrait atteindre les objectifs du Canada en matière d’émissions de gaz à effet de serre pour la première fois avant la fin de cette décennie.
L’étude publiée aujourd’hui par Clean Prosperity pourrait donner du poids aux références du Premier ministre Justin Trudeau alors qu’il se dirige vers les discussions sur le climat prévues au prochain sommet du G20 et à la réunion COP 26 des Nations Unies.
Trudeau est en route pour l’Europe ce matin pour assister à ces sommets, bien que sa première étape de ce voyage de six jours soit une visite officielle aux Pays-Bas.
Il prévoit de s’adresser au parlement néerlandais vendredi, et de rencontrer plus tard dans la journée le Premier ministre Mark Rutte, avant de se rendre à Rome pour le premier rassemblement en personne des dirigeants du G20 depuis 2019.
Les 1er et 2 novembre, il sera à Glasgow pour la 26e réunion du groupe de l’ONU sur le climat, la première fois que Trudeau sera présent à une réunion de la COP depuis la signature de l’accord de Paris quelques semaines seulement après qu’il soit devenu premier ministre en 2015.
Les sommets des dirigeants n’ont lieu qu’à chaque cinquième réunion et les négociations de Glasgow sont retardées d’un an à cause de COVID-19.
Catherine Abreu, directrice générale de Destination Zéro, a déclaré que le Canada et Trudeau ont apporté beaucoup à la table à Paris.
« Mais depuis lors, il y a eu une reconnaissance croissante de la déconnexion entre la rhétorique que le Canada apporte à ce genre de conférences et les progrès réels sur le terrain « , a-t-elle déclaré.
Les émissions du Canada ont augmenté de plus de trois pour cent depuis 2016, le plus grand nombre de pays du G7, dont cinq ont vu leurs émissions diminuer au cours de cette période. Abreu a déclaré que ce fait et l’achat de l’oléoduc Trans Mountain en 2018 ne sont pas passés inaperçus.
Mais Trudeau a considérablement relevé la barre de son plan climatique au cours des 12 derniers mois, notamment en promettant de mettre fin à la vente de voitures à essence et de créer un réseau électrique sans émissions, tous deux d’ici 2035, ainsi que de plafonner les émissions du pétrole et du gaz, puis de les forcer à baisser, au plus tard en 2025.
Selon l’analyse de Prospérité propre, ces trois mesures pourraient à elles seules permettre au Canada d’atteindre presque la moitié du nouvel objectif fixé par les libéraux de Trudeau au printemps dernier, soit de réduire les émissions de 40 à 45 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030. L’objectif précédent était de 30 % sous les niveaux de 2005.
Le directeur exécutif de Clean Prosperity, Michael Bernstein, affirme que dans l’ensemble, les promesses libérales en matière de climat pourraient permettre de réduire les émissions de 41 % par rapport à 2005, à temps pour atteindre l’objectif de 2030. Le Canada n’a pas encore atteint d’objectif en matière d’émissions, dépassant largement les objectifs fixés pour 2012 et 2020.
Mais selon M. Bernstein, le Canada doit mettre en œuvre ses politiques sans tarder.
« Les choses vont devenir réelles maintenant », a-t-il déclaré. « Des choix difficiles vont devoir être faits et des choses comme ces réglementations sur le pétrole et le gaz doivent réellement être mises en place et réduire les émissions. »
Le climat est également l’un des principaux points à l’ordre du jour du G20 à Rome, où l’on tentera d’amener 19 des nations les plus prospères du monde et l’Union européenne à se montrer plus fermes en matière d’action climatique et de financement des pays pauvres.
Le G20 est l’une des organisations multilatérales les plus influentes, représentant deux tiers de la population mondiale, 80 % de la production économique mondiale et 75 % du commerce mondial.
Mais c’est l’autre crise mondiale – COVID-19 – qui sera la plus importante à Rome. Lors de la première réunion du groupe des dirigeants, l’économie et la santé mondiales sont à l’ordre du jour, et toutes deux sont directement liées à la pandémie. La question de savoir ce qui constitue une reprise équitable et les efforts visant à améliorer l’Organisation mondiale de la santé avant la prochaine pandémie devraient tous deux faire l’objet de discussions.
Le président américain Joe Biden souhaite également trouver des solutions aux problèmes de la chaîne d’approvisionnement induits par la pandémie, qui font des ravages dans l’économie mondiale.
Les responsables canadiens ont déclaré avant le voyage que le Canada faisait de l’équité en matière de vaccins l’une de ses priorités pour les négociations, même si le bilan du Canada en la matière n’est pas brillant. Après avoir promis au cours de l’été que 40 millions de doses seraient données à l’alliance mondiale de partage des vaccins COVAX, le Canada n’en a jusqu’à présent distribué que 2,6 millions.
Mais le Canada n’est pas seul. Lundi, les responsables du centre de partage de vaccins COVAX ont indiqué que sur les 1,3 milliard de doses promises par les pays riches, seules 150 millions sont arrivées.
En moyenne, les pays du G20 ont entièrement vacciné 55 % de leur population. Le Canada a vacciné 74 pour cent de sa population.
Au niveau mondial, 38 % de la population est entièrement vaccinée. En Afrique, ce taux n’est même pas de 6 %.
La ministre éthiopienne de la santé, Lia Tadesse, a déclaré lors d’une réunion sur la santé lundi à Berlin que seulement 4,2 millions de doses de vaccin ont été administrées dans son pays, pour 115 millions de personnes. Moins d’un Éthiopien sur 100 a reçu les deux doses de vaccin requises.
Ce rapport de la Presse canadienne a été publié pour la première fois le 28 octobre 2021.