Le ministre du Travail s’apprête à donner un coup de pouce aux provinces et territoires en matière de congés de maladie payés
OTTAWA – LE MINISTRE DU TRAVAIL Le ministre du Travail, Seamus O’Regan, dit qu’il a l’intention de mettre les congés de maladie payés à l’ordre du jour d’une réunion avec ses homologues provinciaux et territoriaux afin de résoudre un ensemble disparate de politiques et de cultures en milieu de travail qui peuvent dissuader les travailleurs de rester à la maison lorsqu’ils sont malades.
Fin décembre, le Parlement a approuvé la création de 10 jours de congé de maladie payés pour les travailleurs sous réglementation fédérale, qui représentent moins d’un dixième de tous les travailleurs au Canada.
Le travail sur le règlement proprement dit devrait commencer au début du mois de mars, les invitations aux consultations devant être envoyées vendredi, au moment où M. O’Regan doit rencontrer ses homologues provinciaux et territoriaux.
L’une des plus grandes organisations syndicales du pays exhorte M. O’Regan à inciter les gouvernements provinciaux et territoriaux à reproduire la politique fédérale.
Dans une interview, M. O’Regan a déclaré qu’il avait l’intention d’écouter ce que ses homologues avaient à dire sur la façon dont une telle politique pourrait fonctionner dans leur juridiction, mais aussi sur les coûts potentiels pour les gouvernements et les employeurs.
Cependant, en demandant publiquement à M. O’Regan et aux autres ministres du travail de créer davantage de jours de congé de maladie payés pour les travailleurs qui n’en bénéficient pas déjà dans le cadre de leur contrat, le Congrès du travail du Canada a également noté un autre problème avec la politique fédérale naissante.
La présidente de l’organisation, Bea Bruske, a déclaré dans un communiqué que certains programmes provinciaux étaient sous-utilisés par le personnel non syndiqué, ce qui a été attribué à la pression des employeurs.
M. O’Regan a déclaré qu’il cherchait à faire adopter la politique fédérale le plus rapidement possible, mais il a fait remarquer qu’il faudrait peut-être plus de temps pour que les travailleurs prennent le temps et que les employeurs fassent pression en ce sens, au lieu d’endurer la maladie.
« C’est là que le bât blesse », a-t-il déclaré à la veille de la réunion. « Comment mettre en place certaines normes et les mécanismes nécessaires, tout en permettant un certain degré de flexibilité ? »
Trouver cet équilibre est une chose que M. O’Regan a identifiée dans plusieurs domaines dont il a été chargé par le premier ministre Justin Trudeau, notamment une politique fédérale sur ce que l’on appelle le « droit à la déconnexion. »
Le gouvernement a envisagé ce concept avant même la pandémie afin de fournir des directives sur la façon dont les travailleurs peuvent se détacher numériquement de leur lieu de travail après les heures de travail, plutôt que d’être toujours connectés aux courriels et aux messages professionnels.
Le prédécesseur de M. O’Regan a été averti au cours de l’été d’une division bien ancrée entre les groupes d’employeurs et de travailleurs qui conseillaient le gouvernement sur les éléments de la politique.
Dans le rapport final publié le mois dernier, les entreprises ont préconisé un cadre volontaire et les travailleurs ont demandé une approche plus obligatoire, une division qui, selon O’Regan, n’était pas surprenante.
Pendant que le gouvernement détermine les prochaines étapes, M. O’Regan a suggéré que les employeurs et les travailleurs pourraient vouloir discuter d’une question qui, selon le ministre, a été exacerbée par la pandémie, car de plus en plus de Canadiens travaillent à distance.
« C’est un bon premier pas pour encourager les employeurs et les employés à commencer à parler sur le lieu de travail d’un droit à la déconnexion qui pourrait fonctionner pour votre lieu de travail », a-t-il dit. « Et à un moment donné, le gouvernement va devoir intervenir, parce que nous avons dit que nous le ferions, sur une politique, mais je pense que nous souffrons tous de cela. »
On s’attend à ce que M. O’Regan discute également de cette pression sur les travailleurs lors de la réunion de vendredi, car le gouvernement libéral cherche à ajouter la santé mentale aux règlements de sécurité au travail dans le code du travail fédéral.
Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 25 février 2022.