Le groupe « Centre Ice » remplace les « conservateurs » par des « Canadiens » dans son nom.
Un groupe de pression créé par des conservateurs centristes pour mieux faire entendre la voix du milieu politique a abandonné le nom du parti pour élargir sa base.
Les « conservateurs de Centre Ice » sont devenus les « Canadiens de Centre Ice ». Qu’est-ce que cela révèle sur l’état du parti fédéral et le rôle des conservateurs modérés en son sein ?
Selon Rick Peterson, l’un des cofondateurs du groupe, il ne faut pas y voir le signe d’un changement majeur.
Il dit que la décision reflète simplement la façon dont le groupe a entendu les partisans qui voulaient s’impliquer sans apparaître comme des membres du Parti conservateur fédéral.
Peterson, un homme d’affaires d’Edmonton qui s’est porté candidat à la course à la direction du parti en 2017, affirme que la course actuelle – dans laquelle beaucoup s’attendent à ce que le conservateur de longue date Pierre Poilievre remporte la victoire – a eu un effet » minime » sur sa décision.
« Je ne pense pas que ce soit le reflet d’un parti officiel. C’est simplement que la raison pour laquelle nous avons créé les conservateurs de Centre Ice est que nous pensions qu’aucun des partis n’abordait de manière adéquate les problèmes du centre « , dit-il. « Et nous avons eu raison. »
Il ajoute : « Ce n’est pas un mouvement anti-Pierre Poilievre ».
Pourtant, alors qu’il reste moins de deux semaines dans la course avant que le prochain chef ne soit choisi, des questions subsistent sur ce à quoi ressemble l’unité et comment les différentes parties de la coalition conservatrice, y compris les modérés du parti, réagiront à une victoire de Poilievre.
Alors que Poilievre a fait campagne sur des messages économiques de lutte contre l’inflation et les prix élevés de l’immobilier, il a également défendu les participants du « Convoi de la liberté » de l’hiver dernier à Ottawa et a promis d’interdire aux futurs ministres de participer au Forum économique mondial – une organisation mondiale qui a fait l’objet de théories de conspiration rampantes pendant la pandémie de COVID-19.
De tels gestes ont amené certains à s’inquiéter de l’orientation du parti.
Melanie Paradis, stratège conservatrice de longue date, affirme que le bilan politique de M. Poilievre est celui d’un conservateur centriste ou de centre-droit. Cela se reflète dans ses promesses électorales, comme celle d’agrandir la piste de l’aéroport Billy Bishop de Toronto pour permettre l’utilisation de plus gros avions à réaction, dit-elle.
Ce qui se passe, suggère Paradis, c’est que Poilievre reflète la colère du pays.
« Le ton du pays a changé », dit-elle. « Et il y répond, ce qui n’est pas la même chose que d’être d’extrême droite ».
Ce reportage de la Presse canadienne a été publié pour la première fois le 31 août 2022.