Le gouvernement Trudeau dévoile bientôt la réponse de la Commission sur le « Convoi de la liberté »
Lorsque la Commission d’urgence sur l’ordre public a publié son rapport en cinq volumes, concluant que le gouvernement fédéral avait atteint le seuil requis pour invoquer la Loi sur les situations d’urgence, le Premier ministre Justin Trudeau a promis de présenter un plan pour répondre aux conclusions du rapport dans les six mois à venir.
La date limite de cette promesse, faite le 17 février, est ce vendredi.
Le commissaire Paul Rouleau—qui a été choisi pour diriger ce qui est devenu une vaste enquête sur l’utilisation par Trudeau de pouvoirs nationaux extraordinaires pour mettre fin aux manifestations et aux blocages du » Convoi de la liberté « —a formulé 56 recommandations que le gouvernement fédéral doit prendre en considération.
Les recommandations de M. Rouleau sont réparties en six catégories et comprennent des appels au changement à tous les niveaux de gouvernement :
- le maintien de l’ordre ;
- la collecte et la coordination des renseignements fédéraux ;
- les infrastructures et les corridors commerciaux essentiels ;
- les modifications à la Loi sur les mesures d’urgence ;
- le suivi et l’obligation de rendre compte.
les domaines devant faire l’objet d’une étude plus approfondie ; et
A l’époque, Trudeau s’était engagé à répondre à la demande de M. Rouleau dans l’année qui suivrait la publication du rapport, mais, pressé par les journalistes, il s’est ensuite engagé à le faire.
COMMANDEMENT CENTRALISÉ DE LA POLICE ?
La moitié des recommandations de M. Rouleau portent sur des réformes du maintien de l’ordre, y compris des travaux intergouvernementaux visant à améliorer les protocoles d’échange de renseignements qui comprennent des lignes de communication et de responsabilité claires, y compris sur la façon de demander des ressources supplémentaires d’application de la loi pour les événements majeurs.
M. Rouleau souhaite également que la police envisage la création d’un coordonnateur national unique du renseignement pour les événements majeurs d’envergure nationale ou interprovinciale. Il a également suggéré que la GRC envisage de mener une initiative pour que les services de police du pays adoptent un modèle unique de commandement et de contrôle. [Le gouvernement fédéral devrait prendre l’initiative d’examiner « la portée et les limites des pouvoirs de la police en ce qui concerne les activités de protestation », dans le but de clarifier les pouvoirs, peut-être par le biais d’une législation ou de nouveaux protocoles.
Les consultations devraient également se poursuivre afin de déterminer si des changements devraient être apportés à la répartition des responsabilités en matière de maintien de l’ordre dans la région de la capitale nationale entre les différents niveaux de maintien de l’ordre qui travaillent sur la Colline du Parlement et dans ses environs.
MISE À JOUR DE LA LOI SUR LES URGENCES
Le deuxième point clé des recommandations de M. Rouleau concerne les changements qui devraient être apportés à la Loi sur les urgences, adoptée en 1988.
Le commissaire demande que la loi sur les urgences soit modifiée en conséquence. Les dispositions de la loi fédérale relatives aux futures invocations potentielles sont les suivantes :
- prolonger le délai accordé aux futures commissions pour achever leurs travaux ;
- établir l’obligation de consulter les territoires et les communautés autochtones ;
- conférer au commissaire le pouvoir d’exiger des informations ou des documents ; et
- préciser qu’un politicien fédéral ne peut invoquer le privilège parlementaire pour refuser de témoigner.
De plus, il a été recommandé que la Loi soit modifiée pour clarifier le mandat du comité d’examen parlementaire qui fonctionne séparément de la Commission, et pour que ce comité soit constitué au plus tard sept jours après la proclamation d’une situation d’urgence.
ÉTUDE DES MÉDIAS SOCIAUX, CRYPTO
Voici quelques-unes des autres recommandations fédérales auxquelles le gouvernement Trudeau devrait répondre :
- étudier l’impact des médias sociaux et de la désinformation sur les Canadiens, dans le but de remédier à ces problèmes et à d’autres préjudices en ligne ;
- déterminer si un ministère ou un organisme fédéral devrait être chargé de surveiller les médias sociaux et d’en rendre compte ;
- identifier les infrastructures et les corridors commerciaux essentiels et travailler avec les différentes juridictions pour établir des protocoles visant à les protéger ; et
- étudier l’impact des médias sociaux et de la désinformation sur les Canadiens, dans le but de remédier à ces problèmes et à d’autres préjudices en ligne.