Les conservateurs pourraient appuyer le doublement des crédits de TPS proposé par les libéraux
Les conservateurs fédéraux ont ouvert la porte mercredi à l’appui d’une partie du plan d’abordabilité du gouvernement libéral dans l’un de leurs premiers gestes avec Pierre Poilievre comme nouveau chef du parti.
Les députés conservateurs ont profité de leur première réunion de caucus depuis la reprise des travaux parlementaires cette semaine pour discuter de la proposition, qui comprend la première phase d’un plan de soins dentaires et le doublement temporaire des crédits de TPS.
Le gouvernement libéral a déposé mardi deux projets de loi qui consacreraient environ 4,5 milliards de dollars à des mesures visant à aider les Canadiens à faire face à la hausse des coûts associés à l’inflation.
À première vue, la semaine dernière, M. Poilievre a dénoncé le programme d’accessibilité financière comme n’étant rien de plus que des dépenses gouvernementales inconsidérées, qui risquent d’aggraver l’inflation – une critique que les libéraux ont rejetée comme étant fausse, affirmant que les mesures visent à aider ceux qui sont le plus dans le besoin et qui n’ont pas d’économies dans lesquelles puiser pour se prémunir contre les augmentations de coûts.
Mais à l’issue de la réunion du caucus de mercredi, le député conservateur Michael Barrett a déclaré que le parti pourrait soutenir le projet de loi promettant de doubler les crédits de TPS, mais qu’il n’appuierait pas la législation visant à créer une nouvelle prestation dentaire pour les enfants des ménages à faible revenu.
Selon M. Barrett, bien que les conservateurs ne croient pas que la politique de la TPS soit la meilleure façon d’aider les familles qui luttent contre le coût de la vie, ils reconnaissent que c’est tout de même une façon de le faire.
« Nous avons demandé au gouvernement d’offrir aux Canadiens un véritable allègement fiscal et si c’est ce à quoi cela ressemble lorsque le premier ministre commence à prêter attention à la crise de l’accessibilité financière, nous en parlerons à la (Chambre des communes) et pourrions l’appuyer. »
Le gouvernement a déclaré que le doublement temporaire du remboursement de la TPS pourrait signifier qu’une famille de quatre personnes recevrait près de 500 $ de plus cet automne et que 11 millions de ménages en bénéficieraient.
Peu importe la façon dont les conservateurs décident de voter, les projets de loi sur l’abordabilité sont destinés à être adoptés, grâce aux néo-démocrates fédéraux.
Le gouvernement Trudeau a conclu un accord avec le NPD de Jagmeet Singh plus tôt cette année, selon lequel le parti soutiendrait les libéraux minoritaires en échange de l’avancement de certaines de leurs priorités, notamment les soins dentaires.
Le NPD a également poussé les libéraux à doubler les remboursements de TPS.
En vertu du projet de loi sur les soins dentaires, les ménages dont le revenu annuel est inférieur à 90 000 $ seraient admissibles à recevoir 650 $ par enfant de moins de 12 ans pour couvrir les frais de soins dentaires.
L’Agence du revenu du Canada a déclaré que les parents devront conserver les reçus des frais de soins dentaires de leurs enfants. Le gouvernement a toutefois indiqué qu’il ne s’en prendra pas aux familles qui ne dépensent pas chaque centime pour les dents de leurs enfants.
Barrett a déclaré que l’envoi de 650 $ aux familles ne constitue pas un régime de soins dentaires et que la mesure empiéterait sur les compétences des provinces, qui fournissent les soins de santé.
Les conservateurs croient que la réduction des impôts serait la meilleure façon de répondre à la crise financière dans laquelle se trouvent les Canadiens en raison du taux d’inflation du pays et du coût élevé des aliments.
M. Poilievre a déclaré que le gouvernement Trudeau devrait non seulement supprimer le prix national du carbone que les consommateurs paient pour des produits comme l’essence, mais aussi annuler les augmentations prévues des déductions salariales obligatoires pour le Régime de pensions du Canada et les primes d’assurance-emploi.
S’adressant aux journalistes mercredi, la ministre des Finances Chrystia Freeland a déclaré que ce plan n’épargnerait pas beaucoup les Canadiens.
» Nous avons fait des calculs « , a-t-elle déclaré. « La proposition conservatrice sur le gel des cotisations à l’assurance-emploi signifierait que vous et moi n’aurions pas à payer 31 $ par année. C’est tout. »
Ce reportage de la Presse canadienne a été publié pour la première fois le 21 septembre 2022.