Le Canada et ses alliés condamnent le refus de l’Iran de négocier avec les familles des victimes du PS752
OTTAWA — Le Canada et ses alliés accusent l’Iran de snober les familles des personnes tuées lorsque son armée a abattu un avion de passagers il y a deux ans, en refusant de négocier un règlement.
La condamnation conjointe jeudi par le Canada, la Grande-Bretagne, la Suède et l’Ukraine survient après que l’Iran ait ignoré l’échéance fixée mercredi par la coalition de pays pour négocier un règlement de la catastrophe du 8 janvier 2020 qui a vu la Garde révolutionnaire iranienne abattre le vol 752 de la compagnie Ukraine International Airlines.
La ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly et ses homologues ont qualifié cette rebuffade d' »affront » aux proches des 176 personnes à bord.
qui ont été tuées dans l’avion, dont 55 citoyens canadiens et 30 résidents permanents, ainsi que des ressortissants de Grande-Bretagne, d’Ukraine, d’Afghanistan et de Suède.
Ils ont dit qu’ils ont essayé à plusieurs reprises de négocier avec l’Iran, mais qu’ils trouvent maintenant ces efforts futiles, et qu’ils vont donc poursuivre d’autres voies en droit international.
La coalition de pays, qui s’appelle le Groupe international de coordination et de réaction, avait donné le mois dernier à l’Iran la date limite de mercredi pour venir à la table des négociations et négocier l’indemnisation des proches des victimes.
« L’Iran rejette désormais catégoriquement toute nouvelle négociation avec le Groupe concernant notre demande collective de réparations. Étant donné que les réparations sont dues aux États touchés, cette question doit être discutée collectivement, afin que toutes les victimes soient traitées de manière juste et équitable », indique la déclaration conjointe publiée jeudi…
« Nous n’oublierons jamais cette perte insensée de vies humaines et sommes solidaires des familles des victimes. Elles méritent la transparence, la justice et la responsabilité pour cette tragédie répréhensible. »
Le groupe affirme qu’il est désormais clair que l’Iran se soustrait à ses responsabilités juridiques internationales et doit « réparer pleinement ses actes. Nous ne tolérerons pas cet affront à la mémoire des 176 victimes innocentes », indique la déclaration commune.
« Malgré nos meilleurs efforts au cours des deux dernières années et les multiples tentatives de résoudre cette question par la négociation, le Groupe de coordination a déterminé que toute nouvelle tentative de négocier avec l’Iran sur les réparations pour la destruction du vol PS752 à l’heure actuelle est futile. »
Hamed Esmaeilion, dont la femme et la fille de neuf ans sont mortes dans la tragédie, a déclaré que la dernière inaction de l’Iran ne devrait pas être une surprise, et a appelé le Canada et ses alliés à saisir l’Organisation de l’aviation civile internationale pour une action plus agressive envers l’Iran.
« Cette affaire aurait dû être portée devant l’OACI il y a longtemps. Nous avions dit à tous ces gouvernements depuis le début que l’Iran ne se conformerait pas. Ils ont décidé de l’apprendre à leurs dépens », a déclaré M. Esmaeilion mercredi.
Esmaeilion, le porte-parole de l’Association des familles des victimes du vol PS752, a par le passé critiqué l’OACI pour ne pas avoir tenu l’Iran pour responsable et pour ne pas avoir fait respecter les règles de l’aviation internationale.
Le Canada et les pays de la coalition avaient initialement demandé à l’Iran de discuter de l’indemnisation au cours de la semaine du 17 janvier, mais comme l’Iran a montré ce qu’ils ont appelé une « apparente réticence », cette date limite a été avancée à mercredi.
La tragédie du 8 janvier 2020 s’est déroulée dans un contexte d’escalade de la violence dans la région. Quelques jours plus tôt, une attaque de drone américain a tué le plus haut commandant militaire iranien en Irak.
L’Iran a alors riposté en lançant des attaques de missiles sur des bases en Irak où étaient stationnées des troupes américaines. Des troupes canadiennes étaient également stationnées sur ces bases dans le cadre d’une mission internationale. Aucun personnel militaire n’a été blessé.
Puis vint l’abattage du PS752. L’Iran a d’abord nié toute responsabilité, mais a admis trois jours plus tard que ses gardiens de la révolution paramilitaires avaient par erreur touché l’avion de ligne ukrainien avec deux missiles sol-air.
L’Iran a blâmé l’erreur humaine, mais le Canada et ses alliés ont rejeté cette explication et exigé une comptabilité complète de la part du pays – des demandes qui ont été ignorées à Téhéran.
Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 6 janvier 2022.