Le Canada a envisagé l’inflation avant de renvoyer une turbine russe : documents
Des documents récemment publiés montrent qu’Ottawa a tenu compte de l’impact sur les emplois canadiens et de l’inflation mondiale dans sa décision de renvoyer une turbine en cours de réparation à Montréal à un géant énergétique russe.
Le « memorandum for action » préparé par Global Affairs recommandait que la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly accorde un permis exemptant Siemens Canada des sanctions contre la Russie et lui permette de retourner l’équipement pour l’utiliser dans un pipeline transportant du gaz vers l’Allemagne.
Le document, soumis à la Cour fédérale en réponse à une contestation de la décision de la turbine déposée par le Congrès mondial ukrainien, note que l’installation spécialisée de Siemens à Montréal emploie plus de 400 employés hautement qualifiés.
Dans une section fortement expurgée, le mémo met en garde contre des pertes d’emplois potentielles ou la fermeture de l’usine, bien que le scénario qui entraînerait ce résultat ait été supprimé car il contient des « informations commercialement sensibles. »
Le document prévient également que le fait de ne pas restituer la turbine pourrait affaiblir le soutien à la position ferme des alliés occidentaux à l’égard de la Russie et que la restitution de l’équipement permettrait au Canada de « gérer le récit ».
Il est dit que sans la turbine, la Russie pourrait maintenir le discours selon lequel les sanctions occidentales limitent la capacité de fonctionnement de l’oléoduc, ce qui augmenterait probablement les prix mondiaux de l’énergie et l’inflation mondiale.
Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 12 août 2022.