Le bureau des Nations Unies exhorte l’Iran à libérer les manifestants pacifiques détenus
Le bureau des droits de l’homme des Nations Unies demande au gouvernement iranien de libérer immédiatement des milliers de personnes détenues pour avoir participé à des manifestations pacifiques, dénonçant sa « dureté croissante » alors que les pays occidentaux cherchent à renforcer la surveillance de la répression des manifestants par Téhéran.
Le porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, Jeremy Laurence, a déclaré qu’il demandait l’abandon de toutes les charges contre les manifestants et a rappelé que l’Iran ne peut appliquer la peine de mort que pour les « crimes les plus graves » en vertu du droit international, alors que l’on craint que certains manifestants ne soient passibles de la peine capitale.
« Au lieu d’ouvrir un espace de dialogue sur les griefs légitimes, les autorités répondent à des protestations sans précédent avec une dureté croissante », a déclaré Laurence lors d’un point de presse régulier des Nations Unies à Genève.
Il a déclaré qu’au moins 10 manifestants avaient été accusés de délits passibles de la peine de mort – dont un reconnu coupable de « guerre contre Dieu » ou de « corruption sur terre » pour avoir prétendument endommagé des biens publics.
Par ailleurs, l’Allemagne et l’Islande sont à la tête d’une initiative menée principalement par les pays occidentaux pour que le Conseil des droits de l’homme, soutenu par les Nations unies, crée une « mission d’enquête » spéciale – une équipe d’experts indépendants en matière de droits – afin d’examiner les violations présumées des droits dans la République islamique liées aux manifestations nationales qui ont éclaté le 16 septembre.
Les femmes iraniennes – et certains hommes – protestent contre les restrictions sévères imposées par le gouvernement à leur vie quotidienne depuis la mort de Mahsa Amini, 22 ans, qui avait été arrêtée pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique.
Le Conseil, qui est composé de 47 Etats membres et dont la composition est modifiée chaque année, doit tenir une session spéciale le 24 novembre pour débattre de la situation en Iran et finalement voter sur la proposition qui inclut l’appel à la mission d’enquête.