La version québécoise du « convoi de la liberté » arrive à Québec alors que la SQ patrouille l’Assemblée nationale
Une poignée de manifestants se sont rassemblés devant l’Assemblée nationale pour protester contre les mesures du COVID jeudi en début de soirée.
En prévision du passage du « Convoi pour la liberté du Québec » dans la ville de Québec, l’esplanade devant l’édifice a été fermée à la circulation et des policiers ont patrouillé le secteur. Des camions à eau ont été garés par deux pour bloquer plusieurs intersections et des barrages routiers rétractables ont été installés dans la rue derrière l’Assemblée nationale.
Incapables de se faufiler en voiture, certains manifestants ont circulé dans les environs en klaxonnant, tandis que d’autres se sont rendus à pied au Parlement, brandissant des drapeaux canadiens et tenant des pancartes portant des slogans tels que « Non aux dictateurs. »
Le convoi québécois a été inspiré par une manifestation pancanadienne qui a culminé devant la colline du Parlement dans le centre-ville d’Ottawa le week-end dernier.
L’objectif de cette manifestation, qui en est à son sixième jour, est d’exiger la fin de toutes les restrictions en matière de santé publique, ainsi que de demander la démission du premier ministre Justin Trudeau.
Cependant, la quasi-totalité des mandats de vaccination et autres règles de santé publique relèvent de la compétence des gouvernements provinciaux. À partir du 15 janvier, la vaccination contre le COVID-19 est obligatoire pour tous les camionneurs entrant au Canada en provenance des États-Unis.
SE PRÉPARER AUX FOULES
Dans une vidéo Facebook live publiée jeudi matin, deux des organisateurs du convoi, Bernard « Rambo » Gauthier et Kevin Grenier, ont indiqué à leurs followers qu’ils étaient en route pour Québec depuis la région de Baie-Comeau, à 420 kilomètres au nord-est de la capitale provinciale.
« Il y a des gens qui disent, ‘Oh, il n’y a qu’une centaine de voitures’, mais rappelez-vous qu’il y en a d’autres qui partent cet après-midi, un autre gang qui part demain, et un autre gang qui part après-demain », a déclaré Grenier.
« Notre but n’est pas de ‘bloquer’ la ville. C’est d’aller à Québec et de se faire entendre ».
Lors d’une conférence de presse à Sherbrooke jeudi après-midi, le premier ministre François Legault a déclaré que la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault et d’autres personnes suivent le dossier de près.
« Oui à la manifestation, non à la pagaille. Non à l’empêchement des citoyens de fonctionner normalement », a-t-il déclaré, ajoutant que les familles ont des loisirs bien mérités à venir ce week-end avec le carnaval d’hiver de Québec, ou Carnavale, et que la manifestation ne peut pas interférer avec cela.
Lorsqu’on lui a demandé de décrire ce qu’il considérait comme de la » pagaille « , M. Legault a répondu : » La pagaille, c’est quand les gens ne peuvent pas fonctionner normalement « , ajoutant que cela signifie » des familles qui se promènent pendant le week-end, qui s’amusent en famille, qui circulent normalement « .
Le Service de police de la ville de Québec (SPVQ) a déclaré qu’il est prêt pour l’arrivée du convoi, mais qu’il « respectera le droit de protester ». « Protester est un droit démocratique garanti par la Charte des droits et libertés », a déclaré mercredi le directeur adjoint du Service de police de la ville de Québec, André Turcotte.
« En ce moment, le SPVQ est en contact avec différentes personnes provenant de divers groupes qui souhaitent se mobiliser à Québec dans les prochains jours. La discussion est ouverte et nous avons une très bonne collaboration avec ces personnes », a-t-il dit.
La police provinciale du Québec, la Sûreté du Québec, a publié jeudi une vidéo sur YouTube indiquant qu’elle travaillera à assurer la sécurité de l’Assemblée nationale et des routes locales.
L’OPPOSITION DEMANDE UNE RÉPONSE PLUS PROACTIVE
Pendant ce temps, la chef du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, critique le gouvernement Legault pour ne pas avoir été proactif dans la prévention de tout débordement qui pourrait se produire de la part des manifestants. Mme Anglade a déclaré qu’elle comprenait la nécessité de manifester, mais qu’elle craignait les conséquences pour les résidents, les restaurateurs et les entreprises de la ville de Québec.
Mercredi, le ministre Guilbault a déclaré que les différents corps policiers préparaient une stratégie concertée pour contenir l’afflux de manifestants, tandis que la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, a exhorté les manifestants à donner un répit à l’industrie touristique, aux restaurateurs et aux hôteliers qui ont beaucoup souffert pendant les deux années de pandémie.
Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a invité les Québécois à manifester plutôt pour un meilleur traitement des écoliers, des aînés, des travailleurs de la santé et des travailleurs d’usine.
– Avec des fichiers de la Presse Canadienne