La roche québécoise fait partie d’une ancienne étude sur la vie
Une roche de la taille d’un poing, découverte au Québec, pourrait remettre en question la vision traditionnelle de l’apparition de la vie sur Terre.
Dans une nouvelle étude, publiée mercredi dans la revue Science Advances, les chercheurs ont examiné une roche trouvée près d’Inukjuak, au Québec, dont l’âge est estimé entre 3,75 et 4,28 milliards d’années.
Dans un article précédent publié dans la revue Nature, les chercheurs de l’University College London (UCL) ont suggéré que les minuscules filaments, boutons et tubes trouvés dans la roche ont été créés par des bactéries environ 300 millions d’années avant la date largement acceptée du premier signe de vie sur Terre.
À l’époque, certains membres de la communauté scientifique n’étaient pas d’accord sur le fait que les structures trouvées dans la roche étaient de nature biologique et ne constituaient donc pas un signe de vie précoce.
Les chercheurs de l’UCL ont donc réexaminé la roche, autrefois un morceau du plancher océanique, recueillie par l’auteur principal, le Dr Dominic Papineau, en 2008. Après avoir découpé la roche en sections à peu près aussi fines que du papier, ils ont déterminé que la roche était âgée de 3,75 à 4,28 milliards d’années en raison des éléments de terres rares présents dans sa composition qui étaient au même niveau que d’autres spécimens de roches anciennes d’un âge similaire.
En utilisant différents microscopes, ainsi qu’un superordinateur pour créer des modèles 3D des structures de la roche, les chercheurs ont confirmé qu’elles étaient de forme ondulée et contenaient du carbone organique, caractéristiques des microbes mangeurs de fer.
L’étude suggère que les bactéries à l’intérieur de la roche ont laissé derrière elles des sous-produits chimiques minéralisés correspondant à la façon dont les anciens microbes vivaient du fer, du soufre et peut-être du dioxyde de carbone.
Les chercheurs ont également utilisé l’imagerie pour trouver une tige d’un centimètre de long avec des branches parallèles sur un côté. L’équipe de chercheurs a déclaré que si certaines des structures trouvées dans la roche pouvaient avoir été créées par des réactions chimiques, la tige était très probablement d’origine biologique.
« Cela signifie que la vie pourrait avoir commencé aussi peu que 300 millions d’années après la formation de la Terre », a déclaré Papineau dans un communiqué de presse mercredi. « En termes géologiques, c’est rapide – environ un tour du soleil autour de la galaxie ».
Avant cette découverte, l’échantillon biologique le plus ancien suivant de vie primitive a été trouvé en Australie et déterminé comme étant âgé d’environ 3,46 milliards d’années, bien que certains membres de la communauté scientifique contestent également ces échantillons, arguant à nouveau qu’ils pourraient ne pas être d’origine biologique.
Ce nouvel échantillon de roche pourrait être utilisé pour comprendre comment la vie se forme, et la probabilité qu’une autre vie existe.
« Ces résultats ont des implications sur la possibilité d’une vie extraterrestre », a déclaré Papineau. « Si la vie émerge relativement rapidement, compte tenu des bonnes conditions, cela augmente la probabilité que la vie existe sur d’autres planètes. »