La peur et la honte ne convaincront pas les hésitants du vaccin de se faire vacciner
Nous les connaissons tous – des amis ou des membres de la famille qui refusent de se faire vacciner.
Nombre d’entre eux changent aujourd’hui d’avis, car le mandat de vaccination exige une preuve de vaccination pour accéder aux restaurants, aux événements sportifs et, dans certains cas, pour conserver son emploi. Environ 82 % des Canadiens éligibles déclarent être complètement vaccinés.
Mais un nombre important continue de refuser de se faire vacciner.même si nous voyons de plus en plus de plaidoyers horrifiants filtrer dans le grand public de la part d’anciens patients du COVID dans les unités de soins intensifs des hôpitaux implorant les gens de se faire vacciner. La sécurité et l’efficacité des vaccins continuent de préoccuper un grand nombre de personnes, bien que les effets secondaires soient rares et que le vaccin ait remarquablement réussi à endiguer une quatrième vague qui, le mois dernier, semblait prête à submerger nos défenses.
La science est claire, même si le virus lui-même évolue. En Colombie Britannique, les personnes non vaccinées ont une 53 fois plus de chance de mourir du COVID-19, selon le Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique. Plus de 90 pour cent des nouveaux cas de COVID-19 en Ontario concernent des personnes qui n’ont pas été vaccinées.
Mais pour beaucoup de ceux qui hésitent à se faire vacciner, la science ne suffit pas. Les faits n’ont pas d’importance parce qu’ils ne font généralement pas confiance à la science ou au gouvernement pour commencer. Et c’est là que réside le dilemme.
Nous ne parlons pas ici des théoriciens de la conspiration qui pensent que la terre est plate. Ou des combattants autoproclamés de la « liberté » qui se considèrent comme anti-establishment et qui se sentent renforcés par leur résistance. Ces individus ne seront jamais convaincus.
Mais il y a aussi des personnes qui travaillent dans les secteurs (soins de santé et hôtellerie) les plus touchés par le virus et qui s’inquiètent des effets secondaires de la vaccination. Beaucoup d’entre eux sont des femmes et des personnes de couleur qui n’ont pas accès aux congés de maladie payés et ne peuvent pas se permettre de s’absenter du travail. Ce qui veut dire qu’ils ne sont pas tous égoïstes et mal informés comme la plupart des gens qui se présentent aux rassemblements de Chris Sky avec des panneaux portant l’étoile de David à la manière de l’Europe d’avant la Seconde Guerre mondiale et des casquettes de baseball « Make America Great Again ».
Cette dernière minorité a brouillé les pistes pour ceux qui sont assis sur la barrière avec une campagne de désinformation et une lecture sélective des faits.
Ces faits nous disent que les risques de contracter le virus sont beaucoup plus faibles si vous êtes entièrement vacciné. Les risques sont encore plus faibles si vous limitez vos contacts à d’autres personnes qui sont également totalement vaccinées et si vous respectez les protocoles de masquage et de distanciation physique en public. Selon les dernières données, les Canadiens non vaccinés sont les suivants 36 fois plus susceptibles d’être hospitalisés pour le virus que leurs homologues vaccinés.
Il est également vrai que la variante Delta peut parfois échapper à la protection offerte par le vaccin. Et que les effets secondaires représentent un risque pour certains. Aucun vaccin n’est infaillible.
Mais dans les cas où il y a eu des effets secondaires graves, d’autres facteurs ont été impliqués, comme des problèmes de santé préexistants tels que l’obésité, les maladies cardiovasculaires, le cancer ou le diabète.
L’essentiel est que le vaccin est la meilleure protection contre les maladies graves, l’hospitalisation, l’intubation et la mort. Le vaccin entraîne votre corps à reconnaître la menace du virus et à le combattre avant qu’il ne prenne le dessus sur votre système immunitaire.
Alors comment convaincre ceux qui sont coincés au milieu ? Les mandats de vaccination sont une solution.
Lorsque le gouvernement de l’Ontario a annoncé qu’il allait introduire des passeports vaccinaux, les taux de vaccination ont grimpé en flèche. Idem en Colombie-Britannique. L’Alberta a offert 100 $ par personne aux personnes qui hésitaient à se faire vacciner.
Mais les mandats ont également eu pour effet de politiser davantage la question, de durcir la position de ceux qui refusent et de faire reculer les personnes (oui, même en les stigmatisant) qui ont des réserves légitimes. Voir Québec.
Aux États-Unis, les mandats de vaccination ont encore enflammé l’opposition politique à la vaccination. Cette semaine, le gouverneur du Texas a décidé d’annuler les mandats de vaccination dans son État.
Ce scénario semble peu probable ici, où l’acceptation des vaccins est plus répandue. Mais des centaines d’entreprises en Ontario ont signalé leur intention de ne pas appliquer le passeport vaccinal obligatoire.
Cette pente pourrait devenir plus glissante au fur et à mesure que les cas de COVID augmentent et que des preuves anecdotiques suggèrent que même ceux qui ont été persuadés d’être complètement vaccinés pourraient être réticents à faire un rappel, ce qui semble être nécessaire pour nous permettre de surmonter la vague actuelle.
La peur et l’humiliation ne fonctionneront pas. Le fait de cibler les messages du gouvernement sur les communautés hésitantes à se faire vacciner contribuera à renforcer la confiance dans la science.
Mais les mandats gouvernementaux seuls ne nous mèneront pas plus loin sans risquer une nouvelle réaction négative. Au final, il incombera à ceux d’entre nous qui sont vaccinés d’aider à persuader ceux qui restent sceptiques. Notre sécurité en dépend.