La modélisation du COVID-19 de l’Ontario suggère que la transmission commence à rebondir
L’Ontario doit se préparer à un rebond modéré des admissions à l’hôpital dues au COVID-19 d’ici le mois de mai, car la surveillance restante suggère que la vague Omicron a touché le fond et commence à remonter, selon une nouvelle modélisation.
Avec la fin de l’obligation de porter un masque dans la plupart des espaces dans quatre jours, et l’arrivée du sous-variant BA.2 Omicron, l’occupation des unités de soins intensifs des hôpitaux pourrait augmenter d’un tiers pour atteindre 300 patients d’ici le mois de mai, selon la Table consultative scientifique sur le COVID-19 de l’Ontario.
Le nombre total d’admissions à l’hôpital pourrait revenir à environ 800 d’ici là, ce qui est nettement inférieur au pic de la mi-janvier où le nombre total d’admissions testées positives au COVID-19 a dépassé 4 100.
Jeudi, le taux d’occupation des unités de soins intensifs est passé sous la barre des 200 et 644 patients ont été admis dans la province.
Les modélisateurs citent des données sur le signal des eaux usées qui révèlent une augmentation de la signature virale trouvée dans les usines de traitement des eaux usées de la province, dans toutes les régions autres que le nord de l’Ontario.
Ils ont également constaté que la positivité des tests parmi les groupes encore couverts par le test PCR est largement en hausse, ainsi que dans les programmes de dépistage rapide de l’antigène sur le lieu de travail, qui ont montré des augmentations depuis la mi-février.
Parmi les personnes de moins de 59 ans qui ont chacune subi au moins 40 tests PCR depuis mars 2020, principalement des travailleurs des soins de santé essentiels et des soins en collectivité, la positivité a tendance à augmenter depuis le début du mois de février.
Ce dernier modèle est sujet à d’importantes incertitudes, préviennent les modélisateurs.
« Il reste des incertitudes sur les niveaux actuels d’immunité de la communauté, sur les changements de comportement à venir et sur la propagation future de la sous-variante BA.2, plus transmissible », ont prévenu les modélisateurs dans leur présentation publiée jeudi.
Le Dr Peter Jüni, co-président de la Table consultative scientifique COVID-19, a déclaré à CP24 que le public devrait tirer de cette dernière projection un sentiment de prudence mesurée.
« Nous ne prétendons pas que la pandémie est terminée du jour au lendemain et que tous les masques tombent comme des t-shirts sur la plage, mais nous continuons à faire la transition vers plus de liberté au fil du temps. (Nous) augmentons lentement le nombre de contacts, nous cessons lentement d’utiliser les masques dans diverses situations. »
La Table des sciences a déclaré que les restrictions sur la disponibilité des tests PCR et le manque de résultats positifs des tests d’antigène rapide ont limité les efforts pour modéliser la propagation de l’infection en Ontario.
Il continue d’estimer que seule une infection sur dix est maintenant prise en compte dans les données provinciales.
Les modélisateurs affirment que la province doit être prête à réintroduire les masques obligatoires, les passeports vaccinaux et à continuer à améliorer la ventilation et la filtration de l’air dans les espaces publics si la propagation devient incontrôlable.
« Les scénarios ne supposent pas que les gens changent leur comportement comme un interrupteur du jour au lendemain ».
Alexandra Hilkene, porte-parole du ministère de la Santé de l’Ontario, a déclaré que la province continue de se concentrer sur le maintien d’une capacité hospitalière adéquate si la transmission augmente.
« L’Ontario a fait nettement mieux que le meilleur scénario fourni dans la dernière modélisation et nous avons maintenant le plus faible taux d’hospitalisations de toutes les provinces. Nous avons continué à maintenir la capacité de fournir des soins à tous les patients qui en ont besoin, et nos hôpitaux peuvent gérer n’importe quelle fourchette dans ces dernières projections. »
LE BLITZ DE LA TROISIÈME DOSE A ATTÉNUÉ L’IMPACT DE L’OMICRON
Les modélisateurs ont également constaté que la campagne intense visant à faire parvenir les troisièmes doses du vaccin COVID-19 à tous les adultes, qui a débuté fin décembre, a eu un impact marqué sur les admissions hospitalières causées par le COVID-19 le mois suivant.
Sans les troisièmes doses, il y aurait eu plus de 5 000 patients admis à l’hôpital au pic de l’Omicron, la troisième semaine de janvier, soit 34 % de plus que le pic d’admissions observé au cours du mois.
Dans l’unité de soins intensifs, il y aurait eu plus de 200 patients de plus admis au 20 janvier, soit une augmentation de 30 pour cent par rapport au pic d’admissions observé.