La chronique sur le projet de loi 21 suscite des excuses et des demandes de démission de la part du ministre québécois
Le ministre québécois responsable de la laïcité, Jean-François Roberge, a demandé à la nouvelle conseillère spéciale du Canada en matière de lutte contre l’islamophobie, Amira Elghawaby, de s’excuser et de démissionner.
M. Roberge a contesté les commentaires d’Amira Elghawaby sur le projet de loi 21 dans une chronique publiée en 2019 dans le Ottawa Citizen, dont il est le co-auteur avec Bernie Farber. La chronique s’oppose à la loi sur la laïcité du Québec, qui interdit à certains travailleurs du secteur public de porter des symboles religieux au travail.
Le projet de loi 21, communément appelé l’interdiction des symboles religieux au Québec, invoque la clause dérogatoire pour le protéger des contestations constitutionnelles. Cette clause permet aux législatures provinciales de passer outre certaines sections de la Charte.
Le premier ministre Justin Trudeau — une législation que la chronique d’Elghawaby a qualifiée de « exactement ce contre quoi la Charte des droits est censée nous protéger ». [Malheureusement, la majorité des Québécois semblent être influencés non pas par la règle de droit, mais par un sentiment anti-musulman », poursuit l’article, citant un sondage Léger offert en exclusivité à The Gazette et Le Devoir.
Le journal rapporte que le sondage a révélé que seulement « 28 pour cent des gens avaient une opinion positive de l’Islam, …. 37 % ont une opinion positive des musulmans » et que « parmi ceux qui ont des sentiments négatifs à l’égard de l’islam, 88 % sont favorables à l’interdiction des symboles religieux pour les enseignants des écoles publiques ».
Elghawaby a pris les médias sociaux vendredi pour clarifier ses commentaires dans The Ottawa Citizen, écrivant « Je ne crois pas que les Québécois soient islamophobes. Mes commentaires passés faisaient référence à un sondage sur le projet de loi 21. Je travaillerai avec des partenaires de toutes les provinces et régions pour m’assurer que nous abordons le racisme de front. »
« Au nom du gouvernement, je lui ai demandé de retirer ses commentaires et de s’excuser. Tout ce qu’elle a fait, c’est essayer de justifier ses commentaires odieux. Cela ne passe pas », a écrit M. Roberge dans une déclaration écrite obtenue par la Presse canadienne lundi. « Elle doit démissionner et si elle ne le fait pas, le gouvernement doit la destituer immédiatement ».
CONDEMNATION PAN-PARTISane
Québec solidaire (QS) et le Parti québécois (PQ) ont également critiqué le langage d’Elghawaby au sujet du projet de loi 21. Mettre tous les Québécois dans le même panier, comme l’a fait Madame (Elghawaby), n’est pas acceptable « , a déclaré le porte-parole de QS, Gabriel Nadeau-Dubois. « Ce sont des propos blessants pour les Québécois. Il faut être capable de lutter contre l’islamophobie de façon rassembleuse et c’est ce que j’attends des personnes nommées par les différents paliers de gouvernement. »
Contrairement, Roberge, Nadeau-Dubois ne demande pas la démission d’Elghawaby. ;
Nadeau-Dubois a fait ces commentaires en marge d’un événement de commémoration de la fusillade de 2017 du Centre culturel islamique de Québec.
Le 29 janvier 2017, après avoir ouvert le feu peu après la prière du soir. Un juge a déclaré que le tireur avait une « haine viscérale pour les immigrants qui sont musulmans. » [LIRE LA SUITE : ;
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— Publié avec des fichiers de La Presse Canadienne