Irak : Des manifestants s’introduisent dans le bâtiment du parlement à Bagdad
Des centaines de partisans d’un influent religieux chiite ont ouvert une brèche dans le parlement irakien samedi, pour la deuxième fois en une semaine, afin de protester contre les efforts de formation du gouvernement menés par des groupes soutenus par l’Iran.
Les forces de sécurité irakiennes ont utilisé des gaz lacrymogènes et des bombes sonores pour tenter de repousser les manifestants et ont fait plusieurs blessés dont les journalistes de l’Associated Press ont été témoins. Une session attendue du parlement n’a pas eu lieu et il n’y avait aucun législateur dans la salle.
Le Premier ministre irakien Mustafa al-Kadhimi a ordonné aux forces de sécurité de protéger les manifestants et leur a demandé de maintenir leur protestation pacifique, selon un communiqué.
Des milliers de manifestants, disciples de l’influent religieux Muqtada al-Sadr, ont utilisé des cordes pour démolir les barricades en ciment menant à la porte de la zone verte de l’Irak, qui abrite des bâtiments officiels et des ambassades étrangères.
Ils répondaient à l’appel d’al-Sadr pour protester contre la formation du prochain gouvernement dirigé par le Cadre de la coalition, une alliance de partis chiites soutenue par l’Iran.
« Nous sommes venus aujourd’hui pour écarter la classe politique corrompue et l’empêcher de tenir une session parlementaire, et pour empêcher le Cadre de former un gouvernement », a déclaré Raad Thabet, 41 ans. « Nous avons répondu à l’appel d’al-Sadr. Nous irons dans la (zone) verte. Quel qu’en soit le prix. »
Le parti d’Al-Sadr a quitté les pourparlers de formation du gouvernement en juin, donnant à ses rivaux de l’alliance du Cadre de coordination la majorité dont ils avaient besoin pour faire avancer le processus.
De nombreux manifestants portaient du noir pour marquer les jours précédant l’Achoura, qui commémore la mort de l’imam Hussein, petit-fils du prophète Mohamed et l’une des figures les plus importantes de l’islam chiite. Les messages d’Al-Sadr à ses partisans ont utilisé ce jour important dans l’islam chiite pour déclencher des protestations.
Al-Sadr a utilisé ses nombreux partisans de base comme levier contre ses rivaux.
Mercredi, des centaines de ses partisans ont pris d’assaut le bâtiment du parlement après que l’alliance du Cadre ait nommé Mohammed al-Sudani comme candidat au poste de premier ministre et ait signalé qu’ils étaient prêts à former un gouvernement malgré ses menaces.