Extrémisme idéologique : Les députés veulent plus de fonds pour la prévention
Un comité de la Chambre des communes demande aux gouvernements de fournir davantage de fonds aux organisations communautaires de première ligne qui tentent d’endiguer la vague d’extrémisme violent à motivation idéologique. [Dans un nouveau rapport, les députés du comité de la sécurité publique et nationale recommandent également la tenue d’un sommet national pour discuter de la façon dont les services sociaux et de santé mentale existants peuvent mieux équiper et former ces praticiens.
Ces suggestions font partie des 33 recommandations – allant d’une meilleure réglementation du contenu en ligne à une révision de la loi sur le financement du terrorisme – pour faire face à ce phénomène en pleine expansion.
Selon le Service canadien du renseignement de sécurité, l’extrémisme violent à motivation idéologique est animé par la xénophobie et des griefs liés au sexe, à l’opposition à l’autorité ou à d’autres causes personnelles, parfois en combinaison les uns avec les autres.
Le directeur du SCRS, David Vigneault, a récemment déclaré que si cette veine d’activité extrémiste représente une menace pour tous les Canadiens, le sentiment de peur est particulièrement aigu pour les personnes et les groupes traditionnellement visés par le racisme, la discrimination et le harcèlement.
Le comité recommande au gouvernement fédéral d’explorer les modèles adoptés par d’autres pays, comme l’Australie et le Royaume-Uni, afin de mettre en œuvre une » solution canadienne » pour mieux lutter contre l’extrémisme et la propagation de la haine en ligne.
Le rapport indique que chaque membre du comité est sensible aux questions relatives à la Charte des droits et libertés qui entrent en jeu lorsqu’il s’agit de répondre à la menace : » Toute limitation de la liberté d’expression doit être raisonnable et justifiée dans une société libre et démocratique »
Le comité estime qu’il serait utile de consacrer davantage de ressources à la lutte contre l’élément humain de l’extrémisme violent à motivation idéologique et d’inciter une plus grande partie de la société canadienne à le faire. [Il demande également que l’on accorde plus d’attention à la protection des cibles de ces attaques : » Comme l’ont fait remarquer de nombreux témoins, cela exigera la participation de tous les éléments de la société canadienne »
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– l’élaboration d’une loi, selon une approche fondée sur les droits de la personne, pour financer adéquatement et moderniser les autorités de la communauté canadienne du renseignement de sécurité, en mettant l’accent sur la nature changeante de la technologie et le rôle des plateformes de médias sociaux dans l’évolution de l’extrémisme violent ;
– le financement de la recherche sur la façon dont les organisations extrémistes tentent de recruter des personnes au sein des forces armées et des services de police ;
– des moyens plus solides au sein des forces armées canadiennes et des services de police fédéraux pour tenir le personnel responsable lorsqu’il est trouvé en train de soutenir des mouvements extrémistes violents ;
– consultation des survivants de violence motivée par l’idéologie pour s’assurer que les systèmes de soutien et d’intervention reflètent leurs besoins ;
– étude d’une structure réglementaire pour tenir les plateformes en ligne responsables de l’application de leurs conditions de service, avec une surveillance mesurable ;
– consultation des communautés touchées et de la police pour déterminer les lacunes dans les lois existantes et dans l’application de la loi en ce qui concerne le contenu préjudiciable en ligne, tout en respectant les droits garantis par la Charte ; et
– investissements pour assurer une meilleure identification et un meilleur retrait des robots automatisés utilisés pour amplifier le contenu extrémiste accessible aux Canadiens en ligne.
Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 21 juin 2022.