Don Martin : La « frange » de Trudeau peut continuer à se transformer en quelque chose de plus grand.
Dans l’esprit de Justin Trudeau, le convoi de la liberté est une « frange » à pneu plat qui ne va nulle part sauf, espérons-le, loin du centre-ville d’Ottawa.
Les camionneurs protestataires et leurs acolytes qui bloquent la colline du Parlement sont un mélange peu recommandable d’amoureux de Trump, de sympathisants nazis, de profanateurs de monuments, de vandales de statues et d’anti-vaxx enragés qui ne sont pas dignes d’être rencontrés, entendus ou pris en compte de quelque façon que ce soit,
Il ne fait aucun doute que Trudeau sera sauvagement applaudi par la plupart des Canadiens pour sa ligne rouge dure contre une manifestation dont le leadership déconcertant préconise le renversement de ce gouvernement.
Sur presque tous les points, le premier ministre a eu absolument raison de dénoncer les auteurs des actes de vandalisme dans le convoi. Qu’ils soient tous retrouvés et inculpés.
Mais Trudeau est peut-être allé trop loin en rabaissant tous ceux qui ont participé à cette manifestation bizarre et, par extension, leurs partisans, car elle pourrait encore se transformer en un mouvement plus vaste et plus cohérent.
Bien que les camionneurs non vaccinés soient à l’origine de cette manifestation, les milliers de personnes qui ont frissonné le long des autoroutes, rempli les viaducs et versé de l’argent, ont donné aux camionneurs un Smokey et le Bandit se sentent, reflétaient un message plus large.
Ils font un doigt d’honneur aux édits gouvernementaux autoritaires, aux sermons des élites bien-pensantes et aux conseils sans cesse renouvelés des experts médicaux. Les camionneurs n’étaient qu’un catalyseur à 18 roues pour faire avancer leur colère.
Bien sûr, tout ceci est un cadeau politique pour Trudeau, du moins à court terme.
Il peut calomnier les conservateurs qui s’alignent sur la manifestation, l’utiliser comme un moyen de pression en sa faveur et polariser une question de santé qui divise et pour laquelle il se place clairement du côté des anges triplement vaccinés.
Trudeau, maintenant infecté par le COVID-19 lui-même, salivait presque à l’occasion de dénoncer le chef conservateur Erin O’Toole pour avoir fait preuve de mauvais jugement en rencontrant quelques camionneurs de convoi la semaine dernière. Pour O’Toole, ce cauchemar ne se termine jamais.
Mais les sondages reflètent une frustration croissante et une lassitude face à la pandémie qui pourrait, si une opposition décente parvient à s’imposer, représenter un problème politique croissant pour Justin Trudeau.
Bombardé de messages contradictoires, effrayé par des projections hospitalières apocalyptiques et frappé par des restrictions sociales qui sont renforcées trop tard et relâchées trop tôt, le public est clairement prêt à revenir à la normale avec ou sans la permission du gouvernement.
La carotte que l’on a fait miroiter, à savoir qu’une vaccination vigoureuse créerait une immunité de groupe et conduirait les Canadiens à un mode de vie sans restriction, s’est transformée à plusieurs reprises en un autre enfermement. Nous en avons surtout assez.
Mais, comme l’a clairement indiqué M. Trudeau, les sceptiques du mandat et de la vaccination n’obtiendront aucune sympathie ni aucune réunion de la part de ce premier ministre.
Loin d’envisager un quelconque compromis, Trudeau redouble d’efforts pour faire des non-vaccinés des parias inemployables dans leur pays et prévoit d’aller encore plus loin.
Considérez le plan proposé par son ministre des transports pour étendre la vaccination obligatoire aux camionneurs qui traversent les frontières provinciales.
Où sont les données épidémiologiques montrant que les camionneurs propagent le virus en traversant la rivière des Outaouais de l’Ontario au Québec pour maintenir les chaînes d’approvisionnement ouvertes ? Il n’y en a pas que je puisse trouver.
S’il y a une véritable genèse à cette protestation et à ce qui va suivre, ce sont les règlements et les restrictions inutilement onéreux qui défient le bon sens et les preuves médicales.
Nous en sommes maintenant au point où les sondages montrent qu’une nette majorité de Canadiens croient que la plupart des restrictions devraient cesser, les laissant prendre leurs propres précautions pour mener une vie semi-normale.
Et pourtant, Trudeau a joué la carte de la tolérance zéro, dénonçant et rejetant les manifestants anti-mandat comme une « frange » ignorante et non canadienne portant des chapeaux en aluminium.
Cette désignation dérisoire pourrait devenir l’écho de Hillary Clinton, lorsque Trudeau a qualifié les partisans de Trump de » déplorables » lors de la campagne électorale américaine de 2016.
C’est l’insulte qui a motivé un mouvement — et les déplorables ont gagné.
C’est la ligne de fond….