Les détails de l’emploi du rapporteur David Johnston, le salaire publié
Des informations supplémentaires sur les interférences étrangères que le rapporteur spécial David Johnston sera autorisé à creuser et à accéder en termes de documents secrets ont été rendues publiques, tout comme son indemnité journalière pour ce qui est décrit comme un rôle « à temps partiel ».
Dans une paire de communiqués par décret publiés cette semaine, le gouvernement fédéral a fourni des détails supplémentaires sur ce sur quoi Johnston est mandaté d’enquêter et dans quelle mesure il pourra accéder aux documents secrets du cabinet.
Le premier ministre Justin Trudeau avait déjà annoncé que l’ancien gouverneur général devrait présenter un rapport initial d’ici le 23 mai ou d’autres « mécanismes ou processus transparents » sont nécessaires.
Ensuite, jusqu’au 31 octobre, il publiera des rapports « sur une base continue » sur les questions liées au renforcement de la démocratie canadienne, au fur et à mesure qu’elles se présentent.
Voici tout ce que nous savons maintenant sur ce que l’on demande à Johnston d’examiner et combien il devrait être payé.
QU’EST-CE QUE JOHNSTON ESSAYERA DE DÉTERMINER ?
En tant que rapporteur indépendant sur la question, Johnston est invité à :
- Évaluer « l’étendue et l’impact de l’ingérence étrangère » dans les processus électoraux du Canada, notamment en examinant les informations du gouvernement sur la menace d’ingérence et les actions en réponse à celle-ci dans le passé, ainsi qu’en particulier lors des élections fédérales de 2019 et 2021 ;
- S’appuyer sur le travail entrepris par le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement (NSICOP) et l’Agence de surveillance de la sécurité nationale et du renseignement (NSIRA) pour soulever toute « question en suspens… qui doit être résolue » ;
- Et, « identifier des approches innovantes et des améliorations dans la manière dont les organismes publics travaillent ensemble pour lutter contre l’ingérence étrangère dans nos processus électoraux », y compris « des changements dans la conception institutionnelle et la coordination des ressources gouvernementales utilisées pour se défendre ou faire face à cette ingérence ».
Grâce à ce travail, Johnston doit déterminer :
- Quelles conclusions et recommandations pour lutter contre l’ingérence électorale ont été faites par le SCRS, le Bureau du Conseil privé (BCP) et d’autres organismes ou fonctionnaires pertinents ;
- Qu’est-ce qui a été communiqué au sujet de l’ingérence étrangère dans les processus électoraux à Trudeau et à son bureau, ainsi qu’aux autres ministres du Cabinet et à leurs bureaux ;
- Quelles recommandations ont été faites par les agences et les responsables pour lutter contre l’ingérence étrangère dans les processus électoraux ? et
- Quelles mesures ont été prises par le premier ministre et son cabinet, les ministres du cabinet et/ou les ministères et organismes fédéraux « pour se défendre ou faire face à l’ingérence étrangère dans les processus électoraux ».
À TEMPS PARTIEL? ET QUELS COÛTS SERONT COUVERTS ?
Selon l’un des documents du décret en conseil, Johnston’s est employé « à temps partiel » entre le 15 mars et le 12 décembre.
Il indique que son indemnité journalière se situe « dans la fourchette » de 1 400 $ à 1 600 $.
Conformément à la politique fédérale, Johnston pourra également dépenser :
- Frais de déplacement et de séjour au Canada s’il prend la route dans le cadre de son travail;
- Le coût du personnel expert selon les besoins ; et
- Toutes les « autres dépenses raisonnables nécessaires » pour mener à bien sa mission.
Le rapporteur spécial sur l’ingérence étrangère, David Johnston, touchera des indemnités journalières comprises entre 1 400 et 1 600 dollars. pic.twitter.com/AmvoRmRJxm
—Glen McGregor (@glen_mcgregor) 6 avril 2023
À QUOI ET À QUI AURAIT-IL ACCÈS ?
Comme le bureau du Premier ministre l’a déjà confirmé, Johnston aura accès aux «ressources du renseignement de sécurité nationale, y compris des dossiers, des documents et du personnel classifiés ou non classifiés».
Cette portée d’accès est élargie dans les nouveaux documents, indiquant que Johnston peut :
- Examiner tous les dossiers pertinents, y compris les documents protégés par le secret du Cabinet ;
- Travailler avec n’importe quel parti politique reconnu à la Chambre des communes pour savoir comment l’information a circulé et quelles mesures ont été prises ;
- parler au commissaire aux élections fédérales et aux présidents des organismes de surveillance de la sécurité nationale NSICOP et NSIRA au sujet de leur travail ;
- Collaborer avec le BCP, le Cabinet du Premier ministre, le SCRS, la GRC, le Centre de la sécurité des télécommunications et les membres du Groupe de travail sur les menaces pour la sécurité et le renseignement ou le Groupe d’experts sur le protocole public en cas d’incident électoral critique (CEIPP) pour comprendre les recommandations antérieures et mesures prises ;
- Recevoir les soumissions écrites des personnes intéressées.
FEDS DIT QUE LES RAPPORTS SERONT PUBLICS ET OBTIENDRONT UNE RÉPONSE
Faire appel à Johnston pour fournir au Premier ministre des « conseils indépendants » et faire des « recommandations d’experts » a été fait dans le cadre de la tentative d’apaiser les inquiétudes des Canadiens concernant l’ingérence de la Chine lors des deux dernières élections fédérales.
Dans le préambule décrivant l’accès de Johnston aux ressources et au mandat, le décret stipule que le gouvernement fédéral « reconnaît l’importance capitale de renforcer la confiance des Canadiens dans leur démocratie en assurant l’intégrité des processus électoraux et des institutions démocratiques du Canada ».
Le préambule note également qu’il « y a un désir de répondre à la menace évolutive posée par l’ingérence étrangère par une approche renforcée ».
Le gouvernement s’engage à partager tous les rapports produits par Johnston avec le chef de chaque parti reconnu à la Chambre des communes et avec les Canadiens « en temps opportun » et « répondra publiquement à toute recommandation formulée dans ces rapports dans un délai raisonnable ». . »
Au milieu de la vague de fureur partisane suscitée par sa nomination, Johnston a publié le mois dernier une déclaration disant qu’il était « privilégié d’accepter la nomination ».
« Toute tentative visant à miner notre démocratie est une question sérieuse et il est essentiel que nous prenions des mesures pour protéger nos institutions et maintenir la confiance des Canadiens dans notre démocratie », a déclaré Johnston.
Avec des fichiers du correspondant politique principal de CTV National News, Glen McGregor