La Banque du Canada tire la sonnette d’alarme sur le risque économique lié à l’endettement élevé des ménages
Alors que les taux d’intérêt devraient continuer à augmenter, la Banque du Canada tire la sonnette d’alarme sur le risque que les prix record des maisons et le nombre croissant de ménages ayant une dette hypothécaire élevée pourraient avoir sur l’économie canadienne.
« Au Canada, les niveaux élevés d’endettement des ménages et les prix élevés des maisons demeurent deux vulnérabilités clés interconnectées », a déclaré la Banque dans sa Revue annuelle du système financier.
Bien que les prix des maisons aient augmenté de 53 % à l’échelle nationale entre avril 2020 et avril 2022, la banque craint que les acheteurs récents n’aient pas assez de fonds propres dans leur maison pour résister à une « importante correction des prix » et qu’ils soient « confrontés à une plus grande pression financière lorsqu’ils renouvelleront leur hypothèque à des taux plus élevés. »
La semaine dernière, la Banque du Canada a indiqué qu’elle était disposée à relever ses taux d’intérêt directeurs au-delà de l’objectif précédent de 3 %, ce qui soumettrait les détenteurs de prêts hypothécaires à taux variable et de lignes de crédit hypothécaires à des tensions supplémentaires.
La banque affirme que bon nombre des acheteurs récents se sont » étirés financièrement » pour acheter une propriété à des prix records en raison d’une » peur de manquer » l’augmentation continue des prix des maisons sur le marché immobilier canadien.
La banque a attribué la hausse massive des prix des maisons à la forte demande par rapport à l’offre et à l’augmentation du nombre d’investisseurs qui s’arrachent les propriétés.
Les investisseurs ont représenté 22 % des achats de propriétés avec des prêts hypothécaires au quatrième trimestre de 2021, contre 19 % en 2019, selon la banque. Ces investisseurs puisent dans les fonds propres existants d’autres propriétés qu’ils possèdent pour faire de nouveaux achats, ce qui, selon la banque, « met en évidence la boucle de rétroaction entre les gains rapides des prix des maisons et la forte demande de logements que les investisseurs génèrent. »
Les prix des maisons restent à des niveaux record dans tout le Canada, mais la banque prévient qu’il est trop tôt pour dire si la récente baisse de l’activité de revente et des prix est « temporaire ou le début d’un déclin plus profond et durable. »
Si la demande des investisseurs pour les logements canadiens se tarit, la banque prévient que cela « amplifierait la pression à la baisse sur les prix » et pourrait « entraîner une correction abrupte des prix à l’avenir. »