Des experts publient une feuille de route en 13 étapes pour réformer le système de santé canadien
Don Drummond a passé 46 ans à travailler dans le domaine des politiques publiques et il dit qu’il a appris une leçon clé au cours de sa carrière : le timing est primordial.
Donc, étant donné les difficultés que les Canadiens ont avec le système de santé aujourd’hui, Drummond dit qu’il espère qu’une nouvelle feuille de route pour réformer le système, dont il est co-auteur, inspirera des changements à court et à long terme dans la façon dont les soins de santé sont livrés et accessibles dans le pays.
« Je ne sais pas si c’est le meilleur moment qu’il y aura jamais, mais c’est le meilleur moment qu’il y ait eu au cours des 46 dernières années. » Drummond, un Stauffer-Dunning Fellow et professeur à la School of Policy Studies à l’Université Queen’s, a déclaré à actualitescanada.com lors d’une entrevue téléphonique.
« Et cela semble un peu grossier, mais les gens s’expriment et nous avions besoin que les gens s’expriment. »
Publiée jeudi par l’Institut CD Howe, la feuille de route présente un plan en 13 étapes pour réformer le système de soins de santé et reflète les commentaires de 23 examinateurs experts, dont Santé Canada.
En tête de liste se trouve une recommandation visant à améliorer la collecte, l’analyse et la communication des données. Les experts disent que cela devrait impliquer une plus grande cohérence dans le cadre d’une approche fédérale des données provinciales et territoriales sur la santé, une expansion rapide et l’utilisation de technologies en évolution rapide comme l’IA, ainsi que des mesures des résultats pour la santé et de l’état de santé de la population.
Une autre recommandation est de mettre en œuvre davantage de modèles de services de santé en équipe. Drummond dit que cela s’éloignerait du modèle traditionnel selon lequel un seul médecin principal s’occupe de la plupart des besoins des patients pour avoir une variété de travailleurs de la santé, y compris des infirmières praticiennes, des infirmières autorisées et des pharmaciens, partageant les responsabilités des soins aux patients.
« Pourquoi envoyer quelqu’un chez un médecin, probablement avec un accès difficile et un long temps d’attente pour s’en occuper, alors que le pharmacien pourrait s’en occuper, ou une infirmière praticienne pourrait s’en occuper? » il explique.
« (C’est) moins cher, nous pourrions en avoir plus et nous pourrions avoir un accès plus rapide. »
Les experts font également pression pour une meilleure planification des effectifs de la santé et qualifient cette planification de « aiguë », d’autant plus qu’il y a un nombre décroissant d’étudiants en médecine et de diplômés formés au Canada qui choisissent de se spécialiser en tant que médecins de famille, ce qui pourrait aggraver encore si rien n’est fait. pour régler le problème.
Certaines mesures qui pourraient être prises comprennent la priorité d’admission à l’université à ceux qui se sont engagés à se spécialiser en médecine familiale, la réduction du programme à la qualification et l’offre de rabais sur les frais aux étudiants, note la feuille de route.
L’amélioration de la rémunération et des conditions de travail des médecins de famille est une autre mesure qui, selon les experts, pourrait être prise pour rendre la profession plus attrayante pour les futurs étudiants en médecine.
La feuille de route recommande en outre de redéfinir les soins de longue durée pour englober un continuum comprenant les soins à domicile et la vie communautaire.
Drummond dit qu’il y aura un doublement de la population de 75 ans et plus au Canada au cours des 20 prochaines années, mais on accorde très peu d’attention à ce qui peut être fait pour améliorer les soins aux personnes âgées au pays.
Il note que malgré les installations, les politiciens ont réagi en construisant plus de lits de soins de longue durée au lieu de construire plus de soins à domicile et de soutien à la vie communautaire, ce que de nombreuses personnes âgées préfèrent.
« Nous semblons juste marcher vers cette soi-disant solution où nous allons institutionnaliser les gens dans des établissements de soins de longue durée, et pourtant, personne ne se lève jamais et dit que c’est ce qu’il veut faire et où il veut aller », Drummond dit.
« Ce n’est pas la meilleure solution et ce n’est pas ce que les gens veulent, et c’est aussi une solution plus coûteuse. Donc, dans ce cas, une solution de soins à domicile est une solution gagnant-gagnant car c’est ce que les gens veulent. Et il y a des coûts inférieurs et d’autres pays l’ont fait.
La feuille de route examine également pourquoi les tentatives précédentes visant à modifier la gouvernance, la gestion, la structure, la fonction et la responsabilité des services de santé ont échoué.
Comme le dit Drummond, les tentatives précédentes de réforme des soins de santé se sont concentrées sur la réduction des coûts, une mesure qui incite à la peur chez les Canadiens qui se targuent d’avoir un système de santé public. C’est pourquoi il dit que les experts ont décidé de se concentrer moins sur l’aspect financier de la réforme des soins et plus sur les défis du système de santé et les solutions possibles.
« Concentrons-nous simplement sur les choses qui peuvent et doivent être faites immédiatement et qui auront un grand impact », dit-il.
La feuille de route a également été co-écrite par Duncan Sinclair, professeur émérite de physiologie à l’Université Queen’s, le Dr David Walker, professeur de médecine d’urgence et d’études politiques à l’Université Queen’s, et David Jones, analyste politique et économiste étudiant à la Munk School of Global Affairs. & Politique publique.
La feuille de route complète et la liste des recommandations peuvent être consultées en ligne.
Santé Canada n’a pas répondu à une demande de commentaires avant la publication.