Décision de la CSC sur l’intoxication extrême : Lametti dépose un nouveau projet de loi
Le ministre de la Justice, David Lametti, déposera un nouveau projet de loi qui devrait tenir compte de la récente décision de la Cour suprême du Canada, qui a jugé que la loi interdisait le recours à l’intoxication extrême comme moyen de défense pour certains crimes
M. Lametti a donné avis d’un projet de loi qui modifiera le Code criminel en ce qui a trait à l’intoxication extrême auto-induite. Le projet de loi, « Loi modifiant le Code criminel (intoxication extrême provoquée par soi-même) » sera présenté aux députés vendredi, et les libéraux font déjà des plans pour accélérer son adoption. [Le ministre de la Justice sera rejoint par la ministre de la Condition féminine, de l’Égalité des sexes et de la Jeunesse, Marci Ien, pour tenir une conférence de presse sur la nouvelle proposition vendredi après-midi. Jeudi, le leader du gouvernement à la Chambre, Mark Holland, a indiqué que la semaine prochaine, le gouvernement se concentrera sur la recherche d’un moyen d’accélérer le projet de loi.
Avec la décision de mai, la Cour suprême a statué que l’automatisme—prétendre être dans un état d’intoxication extrême qui entraîne une perte de contrôle de soi—peut être utilisé comme défense dans la commission de certains crimes violents. [La Cour a conclu que l’article du Code criminel qui l’interdit viole la Charte parce que la décision d’une personne de s’intoxiquer ne devrait pas être interprétée comme une intention de commettre une infraction violente et que, par conséquent, l’accusé pourrait être condamné sans que la poursuite ait à prouver que la personne avait l’intention de commettre l’infraction.
En annulant cette partie du Code criminel, la plus haute cour du Canada a laissé entendre que le Parlement pourrait adopter une nouvelle loi pour combler cette lacune. Les conservateurs ont également demandé aux libéraux de présenter un projet de loi pour répondre à la décision, dans les plus brefs délais.
Au moment du jugement, M. Lametti a déclaré que, bien que ces cas soient extrêmement rares, il se sentait, en tant que législateur, le « devoir de protéger » les victimes et de soutenir leurs familles.
« Je partage leur déception, et je partage leur inquiétude. Chaque fois qu’il y a une lacune dans le Code criminel, il y a un sentiment d’urgence. Donc oui, nous allons analyser [the ruling] mais je peux vous assurer que nous le ferons rapidement », a déclaré M. Lametti.