Charest s’engage à revoir l’interdiction des armes à feu de type assaut
Le candidat à la direction du Parti conservateur, Jean Charest, promet de soumettre l’interdiction nationale des armes à feu dites de type » assaut » à un examen de classification par un groupe d’experts.
Cette promesse intervient après que l’ancien premier ministre du Québec ait déclaré en mars, lorsqu’on l’a interrogé sur l’interdiction, qu’il ne cherchait pas à « changer les lois telles qu’elles sont ».
« Ce n’est pas dans mon programme », a déclaré Charest à la Presse canadienne à l’époque.
Interrogée sur ce changement apparent, Laurence Toth, porte-parole de la campagne, a déclaré mardi que M. Charest s’en tenait à sa position initiale. Ce qu’il propose est une révision des règlements et non un changement législatif, a-t-elle dit.
La position du parti sur les armes à feu a fait l’objet d’un examen minutieux au cours de la campagne électorale fédérale de l’année dernière, lorsque l’ancien chef Erin O’Toole a eu du mal à préciser s’il proposait de lever l’interdiction fédérale sur quelque 1 500 modèles de ce que les libéraux appellent les armes d’assaut.
Le premier ministre Justin Trudeau a imposé l’interdiction à l’aide d’un règlement introduit par un décret en mai 2020. C’est également lui qui a mis la pression sur O’Toole lors de la récente course fédérale sur sa promesse électorale de la révoquer.
La position de M. Charest sur cette interdiction est similaire à celle qu’a finalement adoptée M. O’Toole l’année dernière. Après plusieurs jours de confusion autour de sa position, M. O’Toole a inséré une note de bas de page dans le programme du parti, précisant qu’il maintiendrait l’interdiction en place mais la soumettrait à un examen.
« Un gouvernement Charest mettra en œuvre des lois sensées sur les armes à feu en retirant des mains des politiciens cette question qui divise et en confiant la classification des armes à un groupe représentant à la fois les services de police et les experts en armes à feu », a déclaré mardi Michelle Coates Mather, également porte-parole de M. Charest.
« La portée de ce panel inclura un examen du décret Trudeau de 2020 tout en prenant des décisions uniquement basées sur la sécurité publique. »
Les défenseurs des armes à feu et les propriétaires d’armes à feu font partie de la base du parti, qui est fortement concentrée dans l’Ouest canadien, et il est donc typique pour les candidats à la direction de publier des politiques liées à la possession d’armes à feu…
Le contrôle des armes à feu est également redevenu un enjeu dans la course au remplacement de M. O’Toole, car le gouvernement libéral a déposé à la Chambre des communes un nouveau projet de loi proposant de geler la vente, l’achat et l’importation d’armes de poing.
Trudeau dit qu’il veut voir les partis travailler ensemble pour s’assurer que le projet de loi puisse être adopté rapidement par le Parlement minoritaire.
Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 31 mai 2022.