Agression sexuelle dans l’armée canadienne : Un ancien officier de la marine reconnu coupable d’agression à bord d’un voilier
Un officier de la marine canadienne à la retraite a été reconnu coupable d’agression, d’agression sexuelle et de menaces à l’encontre d’une jeune cadette à bord d’un voilier de la marine, il y a plus de quinze ans.
Les accusations portées à l’encontre de l’ancien quartier-maître de première classe James R. Levesque découlent d’une navigation en 2006 sur le NCSM Oriole, un navire de formation historique qui sert également de vitrine à la marine lors de ses voyages estivaux le long des côtes canadiennes.
La victime, qui ne peut pas être identifiée en raison d’une interdiction de publication imposée par la cour, a témoigné lors d’une audience de la cour martiale à Victoria que Levesque, un sous-officier supérieur, l’a tripotée à plusieurs reprises et l’a agressée physiquement, laissant une fois des bleus sur ses bras, pendant le voyage du grand navire cet été-là du sud de l’île de Vancouver à l’Alaska.
Il a ensuite menacé d’avoir des relations sexuelles avec elle et de lui laisser de nouvelles ecchymoses sur le corps, malgré ses protestations, a entendu le tribunal.
Les incidents ont laissé à la cadette une peur persistante de la voile et une incapacité à dormir à bord des navires, un obstacle important à sa future carrière dans la marine, a-t-elle dit.
Levesque a nié les allégations, plaidant non coupable pour les trois accusations.
TERRORISER » DEUX MOIS
Il n’y a eu aucun témoin oculaire des agressions ou des menaces, a entendu la cour, tandis que la défense a fourni le témoignage de camarades marins qui ont déclaré que les incidents n’ont jamais été relayés par la chaîne de commandement du navire.
L’accusation a fourni le témoignage d’une autre femme qui faisait partie de l’équipage de 24 personnes du navire cet été-là. Elle a témoigné que la victime s’était confiée à elle au sujet des agressions et des menaces, disant que toutes deux coordonnaient ensuite leurs excursions à terre lors des visites au port afin que la victime ne soit pas seule, craignant pour sa sécurité.
Le témoin a également déclaré que certains des marins masculins ont refusé d’accompagner la victime à terre parce qu’ils « seraient regardés de travers » par les passants en raison des ecchymoses importantes sur ses bras.
La victime a témoigné que les agressions l’ont fait se sentir « effrayée et vraiment sans valeur », et a dit qu’un officier supérieur l’a découragée de signaler les incidents à la police.
La cour a vu plus de 100 photos prises à bord du navire entre le 1er juin et le 31 juillet 2006. Les photos dépeignent une atmosphère de fête sur le navire de 31 mètres cet été-là, avec des marins masculins torse nu buvant de la tequila et, sur une autre photo, exposant leurs fesses nues lors d’une visite à la plage.
Mais l’accusation a décrit deux mois « terrorisants » pour la victime à bord de l’Oriole, le plus ancien navire de la Marine royale canadienne, maintenant basé à Halifax.
« J’étais tellement excitée lorsque je suis arrivée sur le navire », a déclaré la victime à la cour, ajoutant qu’elle « n’était plus la même » lorsque le navire est revenu à Esquimalt.
Le verdict de culpabilité a été rendu la veille d’un rapport très attendu sur les infractions sexuelles dans les Forces armées canadiennes, dans lequel un juge de la Cour suprême à la retraite propose de confier la poursuite des crimes sexuels dans les rangs des Forces armées au système judiciaire civil.
Levesque sera condamné lors d’une audience qui devrait débuter le 9 juillet.