Le Conseil constitutionnel français se prononce mercredi sur l’âge de la retraite
La plus haute instance constitutionnelle française doit se prononcer mercredi sur une ultime tentative des parlementaires de l’opposition de contrecarrer la décision du président Emmanuel Macron de relever l’âge de la retraite à 64 ans, par le biais d’un éventuel référendum ou d’un nouveau projet de loi rétablissant l’âge à 62 ans.
L’initiative a été prise par les législateurs de l’opposition qui cherchent à lancer un processus complexe et long dans l’espoir de rejeter la loi impopulaire sur les retraites du président Macron qui a été promulguée le mois dernier.
Le rôle du Conseil constitutionnel est d’évaluer si la demande de l’opposition remplit les conditions légales pour un éventuel référendum. Si c’est le cas, les partisans auraient neuf mois pour collecter des signatures auprès d’au moins 4,8 millions d’électeurs français, soit 10 % de la population.
Le gouvernement de M. Macron aurait alors le choix entre envoyer le texte de l’opposition au Parlement pour un débat et éventuellement un vote, ou attendre six mois pour soumettre la mesure aux électeurs lors d’un référendum. La proposition ne serait soumise à un référendum national que si elle n’était pas débattue par les législateurs.
Le Conseil constitutionnel a toutefois rejeté une proposition similaire en avril. Les auteurs ont révisé la mesure pour y ajouter une formulation indiquant qu’un changement dans le financement du système de retraite français est nécessaire.
Le processus, établi en 2015, n’a encore jamais abouti à un référendum.
Quelle que soit la décision du Conseil, sa décision ne suspendrait pas la loi que le gouvernement de Macron a fait passer en utilisant un pouvoir constitutionnel spécial pour augmenter l’âge de la retraite sans un vote parlementaire final.
Macron a défendu la réforme, affirmant qu’elle était nécessaire pour maintenir le système de retraite à flot alors que la population vieillit.
La mesure a suscité des mois de manifestations dans les rues de la part des opposants qui soutiennent qu’il existe d’autres moyens de financer le système de retraite, y compris par le biais d’un impôt sur les riches ou les employeurs à la place.
Les principaux syndicats du pays ont appelé mardi à une nouvelle série de manifestations et de grèves nationales le 6 juin.