L’envoyé de l’ONU se rend pour la première fois au Myanmar
L’envoyée spéciale des Nations Unies pour le Myanmar s’est rendue lundi dans ce pays d’Asie du Sud-Est pour la première fois depuis sa nomination à ce poste en octobre dernier.
Le voyage de Nellen Heyzer fait suite au dernier appel du Conseil de sécurité des Nations Unies pour un arrêt immédiat de toutes les formes de violence et un accès humanitaire sans entrave dans ce pays déchiré par les conflits.
Mme Heyzer « se concentrera sur la détérioration de la situation et les préoccupations immédiates ainsi que sur d’autres domaines prioritaires de son mandat », a déclaré le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.
Il n’a pas précisé si Mme Heyzer rencontrerait les dirigeants militaires du Myanmar ou l’ancienne dirigeante emprisonnée du pays, Aung San Suu Kyi, une demande de longue date de l’ONU. Suu Kyi a été condamnée plus tôt lundi pour de nouvelles accusations de corruption, ajoutant six ans à sa peine antérieure de 11 ans de prison.
La visite de Mme Heyzer « fait suite à ses consultations approfondies avec des acteurs de l’ensemble de l’échiquier politique, de la société civile ainsi que des communautés touchées par le conflit en cours », a déclaré M. Dujarric.
Au début du mois, le ministre cambodgien des affaires étrangères, Prak Sokhonn, envoyé spécial au Myanmar pour l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, qui compte 10 membres, a déclaré que les efforts déployés par les voisins du Myanmar pour aider à rétablir la paix et la normalité dans ce pays déchiré par les conflits étaient entravés par l’exécution récente de quatre militants politiques.
Il a averti que de nouvelles exécutions obligeraient le groupe régional à reconsidérer la façon dont il s’engage avec le Myanmar.
En février 2021, l’armée du Myanmar a évincé le gouvernement élu de Suu Kyi et a ensuite violemment réprimé les vastes manifestations de protestation contre ses actions. Après le déchaînement des forces de sécurité sur des manifestants pacifiques, certains opposants au régime militaire ont pris les armes.
Les dirigeants militaires du Myanmar ont accepté en avril 2021 un plan en cinq points de l’ANASE visant à rétablir la paix et la stabilité dans le pays, qui prévoit l’arrêt immédiat de la violence et un dialogue entre toutes les parties. Mais les militaires du pays ont fait peu d’efforts pour mettre en œuvre ce plan, et le Myanmar a glissé dans une situation que certains experts des Nations unies ont qualifiée de guerre civile.
Heyzer, une militante des droits de la femme originaire de Singapour, a dirigé l’UNIFEM, une organisation de développement des Nations unies qui se concentre sur la promotion économique des femmes, de 1994 à 2007. Elle a été la première femme à occuper le poste de secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie et le Pacifique, de 2007 à 2014.