Les Canadiens sont favorables à davantage de sanctions plutôt qu’à une guerre avec la Russie : sondage
Selon un nouveau sondage de Nanos Research, les Canadiens sont plus susceptibles de soutenir l’augmentation des sanctions économiques que la guerre avec la Russie.
Commandé par CTV News et The Globe and Mail, le sondage d’opinion national a également révélé qu’une majorité de répondants serait favorable à l’utilisation de l’argent des contribuables pour transporter par avion des réfugiés ukrainiens au Canada.
Les résultats du sondage surviennent près d’un mois après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, le plus grand conflit que l’Europe ait connu depuis la Seconde Guerre mondiale. Le Canada et ses alliés ont répondu à l’agression russe en imposant des sanctions et en fournissant des armes à l’Ukraine, mais ont jusqu’à présent refusé de créer une zone d’exclusion aérienne par crainte d’être entraînés dans un conflit direct avec la Russie.
SANCTIONNER LA RUSSIE
L’accent mis par le gouvernement sur l’application d’une pression économique sur la Russie peut trouver un écho auprès des Canadiens, qui semblent soutenir fortement les sanctions plutôt que la guerre.
Une forte majorité des participants au sondage ont déclaré être favorables (63 %) ou plutôt favorables (20 %) à des sanctions accrues, même si elles entraînent une hausse des prix des produits de base comme l’épicerie et l’essence. Les répondants âgés de 18 à 34 ans sont les moins susceptibles de soutenir des sanctions supplémentaires (74%), alors que les 55 ans et plus les soutiennent massivement (89%).
ZONE D’EXCLUSION AÉRIENNE
Les Canadiens semblent divisés sur la question de savoir s’il faut instaurer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, ce qui pourrait entraîner une escalade de la guerre si l’OTAN abattait un avion russe.
Quarante-cinq pour cent des participants au sondage sont opposés (30 %) ou plutôt opposés (15 %) à une zone d’exclusion aérienne, tandis que 47 % sont favorables (22 %) ou plutôt favorables (25 %) à cette mesure, que le gouvernement ukrainien réclame avec insistance. Les répondants du Canada atlantique étaient les plus favorables (64 %), tandis que ceux du Québec étaient les moins favorables (40 %).
LA GUERRE
Les Canadiens semblent également divisés sur le soutien à une guerre plus large avec la Russie au sujet de l’Ukraine. Quarante-cinq pour cent des répondants s’opposent (32 %) ou s’opposent quelque peu (13 %) à ce que le Canada entre en guerre avec la Russie dans le cadre de l’OTAN, tandis que quarante-sept pour cent sont favorables (21 %) ou quelque peu favorables (26 %) à une escalade du conflit. L’opposition à la guerre était la plus forte au Québec (57 %) et chez les jeunes Canadiens de 18 à 34 ans (47 %), tandis que le soutien était le plus fort dans les provinces de l’Atlantique (62 %) et chez les Canadiens de 55 ans et plus (48 %).
Si la Russie devait envahir un autre pays en plus de l’Ukraine, les Canadiens semblent beaucoup plus disposés à accepter la guerre. Les deux tiers des répondants ont déclaré qu’ils appuieraient (41 %) ou appuieraient quelque peu (25 %) la participation du Canada à un tel conflit dans le cadre de l’OTAN. Le soutien est le plus important dans les provinces de l’Atlantique (71 %) et chez les Canadiens âgés de 55 ans et plus (70,1 %), tandis que l’opposition à la guerre demeure la plus forte au Québec (34,6 %) et chez les Canadiens âgés de 18 à 34 ans (33,4 %).
RÉINSTALLATION DES RÉFUGIÉS
Le sondage Nanos a montré que les Canadiens sont largement en faveur de l’accueil des réfugiés ukrainiens.
Lorsqu’on leur a demandé si le Canada devrait accepter plus de réfugiés ukrainiens, le même nombre ou moins de réfugiés ukrainiens par rapport aux 70 000 réfugiés syriens admis au Canada depuis 2015, 85 % des répondants au sondage ont dit être en faveur d’en accepter plus (44 %) ou le même nombre (41 %), tandis que seulement 7 % ont dit que le Canada devrait en admettre moins. Les habitants du Canada atlantique (57 %), des Prairies (52 %) et les participants de 55 ans et plus (50 %) étaient les plus susceptibles d’être prêts à accepter davantage de réfugiés.
Plus de huit répondants sur dix étaient également favorables (58 %) ou plutôt favorables (27 %) à l’utilisation de l’argent des contribuables canadiens pour transporter par avion des réfugiés ukrainiens au Canada. Le soutien était le plus élevé dans les provinces de l’Atlantique (89 %) et chez les 55 ans et plus (92 %), tandis que l’opposition était la plus forte en Colombie-Britannique (17 %) et chez les Canadiens de 18 à 34 ans (24 %).
MÉTHODOLOGIE
Nanos a mené le sondage hybride aléatoire par téléphone et en ligne auprès de 1 000 Canadiens âgés de 18 ans ou plus, entre le 18 et le 20 mars 2022, dans le cadre d’un sondage omnibus. Les participants ont été recrutés au hasard par téléphone à l’aide d’agents en direct et ont répondu à un sondage en ligne. L’échantillon comprenait à la fois des lignes terrestres et des lignes cellulaires à travers le Canada. Les résultats ont été vérifiés statistiquement et pondérés par âge et par sexe à l’aide des dernières données du recensement. L’échantillon est stratifié géographiquement pour être représentatif du Canada.
La marge d’erreur pour ce sondage est de ±3,1 points de pourcentage, 19 fois sur 20.