Verdict dans le procès du meurtre de l’enfant qui a passionné la France
GRENOBLE, FRANCE — Après trois semaines de témoignages qui ont passionné la France, un verdict est attendu dans le procès d’un ancien soldat accusé d’avoir tué une fillette de 8 ans lors de la célébration d’un mariage dans une ville alpine française.
Le procureur Jacques Dallest demande la peine maximale de prison à vie pour Nordahl Lelandais qui est accusé d’avoir enlevé et tué Maelys de Araujo en 2017 après l’avoir attirée dans sa voiture alors que les invités du mariage faisaient la fête dans la nuit.
Le procureur avait fait valoir que le suspect représente un « danger social considérable » malgré ses efforts pour se réhabiliter en prison, notamment en lisant des livres sur le bouddhisme.
Lelandais, un entraîneur de chiens, a craqué devant le tribunal et a admis avoir attiré la jeune fille dans sa voiture et l’avoir frappée violemment « trois ou quatre fois » lorsqu’elle pleurait. Il a dit qu’il n’avait pas l’intention de tuer Maelys, qu’il avait invitée à 2 h 40 du matin pour voir ses chiens. Il était lui-même un invité de dernière minute au mariage, fournissant de la cocaïne à certains invités.
Il avait auparavant conduit les enquêteurs à l’endroit où il avait enterré Maelys, à plusieurs kilomètres de la fête de mariage. Les enquêteurs n’ont jamais pu prouver que la jeune fille avait été violée.
Le suspect est également accusé d’avoir molesté deux cousins, âgés de 4 et 6 ans – dont l’un deux semaines avant la mort de Maelys en août 2017.
Lelandais, qui a fêté ses 39 ans le jour du verdict, a été décrit par les experts psychiatriques comme psychopathe, narcissique et menteur pathologique. Il a été condamné l’année dernière pour la mort à coups de matraque d’un soldat.
Dans une déclaration avant que la cour ne se retire pour examiner le verdict, Lelandais a reconnu toutes les accusations portées contre lui et a présenté des excuses.
« Je sais que les familles n’accepteront jamais mes excuses, mais je les présente avec la plus grande sincérité », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il comprenait la « longue » période d’introspection qui l’attendait et qu’il a déclaré avoir déjà commencée.
L’avocat de Lelandais, Alain Jakubowicz, a qualifié les aveux de son client pendant le procès de « petite lueur d’espoir sur le chemin de la rédemption » et a demandé à la Cour de ne pas prononcer de peine de prison à vie.
Lelandais a été reconnu coupable en 2021 du meurtre d’un soldat auto-stoppeur à la sortie d’une discothèque gay, et condamné à 20 ans de prison.
Le public français a suivi avec attention le procès de Lelandais et le visage de Maelys, tiré d’une photo de famille que sa mère avait serrée dans le tribunal, est devenu un élément incontournable des journaux télévisés du soir. Les parents de Maelys portaient vendredi des t-shirts noirs sur lesquels figurait la photo de leur fille, dont le portrait se trouvait devant l’entrée de la salle d’audience.
C’est la disparition de Maely qui a mis les enquêteurs chargés de l’enquête sur la disparition du soldat sur la piste de Lelandais.