Zaghari-Ratcliffe affirme que l’Iran l’a forcée à signer une fausse admission
Une travailleuse caritative irano-britannique, détenue à Téhéran pendant près de six ans, affirme avoir été forcée par les autorités iraniennes à signer un faux aveu d’espionnage avant d’être libérée il y a deux mois.
Nazanin Zaghari-Ratcliffe a déclaré que des représentants du gouvernement britannique étaient présents à l’aéroport de Téhéran lorsque, « sous la contrainte », elle a signé le faux aveu d’espionnage. Elle a déclaré que des fonctionnaires iraniens lui ont dit que « vous ne pourrez pas monter dans l’avion » si elle ne signe pas.
« Toute l’affaire de ma signature des aveux forcés a été filmée », a déclaré Zaghari-Ratcliffe à la BBC dans une interview diffusée lundi. « C’est un outil. Donc je suis sûre qu’ils vont montrer cela un jour ».
La députée du parti travailliste d’opposition Tulip Siddiq, qui représente le district d’origine de Zaghari-Ratcliffe à Londres, a déclaré que cette révélation soulevait de « sérieuses questions » pour le gouvernement britannique. Elle a déclaré que la ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, « doit expliquer au Parlement ce qu’elle savait de cette révélation choquante et quelles conséquences elle pourrait avoir pour mon électeur. »
Zaghari-Ratcliffe a été détenue à l’aéroport de Téhéran en avril 2016 alors qu’elle rentrait en Grande-Bretagne après avoir rendu visite à sa famille en Iran. Elle était employée par la Fondation Thomson Reuters, la branche caritative de l’agence de presse, mais elle était en vacances au moment de son arrestation.
Zaghari-Ratcliffe a été condamnée à cinq ans de prison après avoir été reconnue coupable de complot visant à renverser le gouvernement iranien, une accusation qu’elle, ses partisans et les groupes de défense des droits ont niée. Elle était assignée à résidence au domicile de ses parents à Téhéran depuis deux ans.
Elle et un autre citoyen à double nationalité, Anoosheh Ashoori, ont été libérés et renvoyés par avion au Royaume-Uni en mars. Leur libération est intervenue après que la Grande-Bretagne a payé une dette de 400 millions de livres (503 millions de dollars) à l’Iran, résultant d’un différend concernant des chars d’assaut commandés dans les années 1970 mais jamais livrés.