Ukraine : Erdogan toujours opposé aux candidatures finlandaises et suédoises à l’OTAN
Le président turc a déclaré aux journalistes qu’il avait toujours l’intention de bloquer l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN.
Recep Tayyip Erdogan a déclaré que les réunions de cette semaine avec les délégations finlandaise et suédoise n’avaient pas été « au niveau attendu », notant qu’aucune mesure n’avait été prise pour atténuer les préoccupations de la Turquie en matière de sécurité.
« Tant que Tayyip Erdogan est à la tête de la République de Turquie, nous ne pouvons pas dire ‘oui’ à ce que des pays qui soutiennent la terreur rejoignent l’OTAN », a-t-il déclaré aux journalistes dans son avion après une visite en Azerbaïdjan samedi, selon le quotidien Hurriyet.
Erdogan a fait référence à une interview de Salih Muslim, membre de l’administration kurde syrienne dans le nord-est de la Syrie, diffusée par la télévision d’État suédoise le soir de la réunion de la délégation. Il a cité cet entretien comme preuve du soutien de la Suède aux militants kurdes syriens que la Turquie considère comme une extension d’un groupe kurde illégal qui mène une insurrection contre la Turquie depuis 1984.
« Ils ne sont pas honnêtes ou authentiques », a déclaré Erdogan et a juré de ne pas autoriser les pays qui « serrent les terroristes contre leur sein, nourrissent les terroristes sur leurs genoux. » Il a également accusé l’Allemagne, la France et les Pays-Bas de commettre la même « erreur » en soutenant le terrorisme.
Les Unités de protection du peuple kurde syrien, ou YPG, constituent l’épine dorsale des forces dirigées par les États-Unis dans la lutte contre le groupe État islamique. La Turquie combat le Parti des travailleurs du Kurdistan, ou PKK, depuis 1984 à l’intérieur du pays et dans le nord de l’Irak, où il a intensifié ses opérations. Ankara a également mené des opérations transfrontalières en Syrie pour repousser les YPG loin de sa frontière, affirmant qu’ils sont une seule et même chose que le PKK.
Tous les membres de l’OTAN doivent approuver la candidature historique des deux pays nordiques à l’adhésion à l’alliance, motivée par l’inquiétude suscitée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La Turquie, qui commande la deuxième plus grande armée de l’alliance, a déclaré qu’elle n’autoriserait pas leur adhésion à moins que des mesures soient prises, notamment la levée des restrictions sur les ventes d’armes à la Turquie.
Erdogan a ajouté qu’il s’entretiendrait par téléphone avec les dirigeants russes et ukrainiens lundi.