Logiciel espion de la GRC : Deuxième jour des auditions de la commission parlementaire mardi
Le directeur du Citizen Lab de l’Université de Toronto affirme que les logiciels espions sont « comme une écoute téléphonique sur des stéroïdes », et qu’ils nécessitent une plus grande surveillance et un seuil d’utilisation beaucoup plus élevé que les écoutes traditionnelles.
Ron Diebert s’adressera au comité d’éthique de la Chambre des communes dans le cadre de son enquête sur l’utilisation par la GRC de logiciels espions dans 32 enquêtes au cours des cinq dernières années.
Dans des remarques préparées fournies à la Presse canadienne, Diebert dit que ce qu’il appelle « l’industrie mercenaire des logiciels espions » est mal réglementée et associée à des abus généralisés.
Il affirme que cette industrie est une menace pour la société civile, les droits de l’homme et la démocratie et que les gouvernements devraient être transparents quant à l’acquisition de cette technologie.
Hier, des officiers supérieurs ont déclaré au comité que la GRC n’utilise pas le logiciel espion controversé Pegasus, mais ont refusé de divulguer des détails sur la technologie qu’elle utilise, invoquant des préoccupations de sécurité nationale.
La GRC a également déclaré que, bien que la technologie soit nouvelle, l’invasion de la vie privée sur un appareil numérique est similaire à ce que la police fait depuis des années en mettant sur écoute et en installant des caméras de surveillance.
Le commissaire fédéral à la protection de la vie privée, Philippe Dufresne, a déclaré au comité que la GRC n’avait pas informé son bureau avant de commencer à utiliser cette technologie et qu’il l’avait appris par les médias.
Il a demandé aux députés d’apporter des modifications à la législation sur la protection de la vie privée qui obligeraient les ministères et les organismes gouvernementaux à procéder à des évaluations des facteurs relatifs à la vie privée chaque fois qu’une nouvelle technologie est introduite qui pourrait avoir un impact sur le « droit fondamental à la vie privée. »
Le prédécesseur de Dufresne, Daniel Therrien, comparaîtra également devant le comité aujourd’hui, ainsi que le président du Conseil canadien de l’accès et de la protection de la vie privée.
Ce rapport de la Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 9 août 2022.