L’impasse des négociations chez Loblaw est un signe de tension accrue dans le monde du travail, selon un expert.
Un expert en droit du travail a déclaré que les négociations tendues entre Loblaw et ses travailleurs de la distribution à Calgary sont emblématiques de l’ensemble du mouvement syndical en 2022, dans un contexte marqué par les effets de la pandémie et la hausse de l’inflation.
La section locale 987 des Teamsters de l’Alberta a déclaré que la quasi-totalité des 534 travailleurs syndiqués d’un centre de distribution de Loblaw à Calgary ont reçu des avis de mise à pied à compter de cette semaine dans le cadre des négociations contractuelles en cours.
Le syndicat a déclaré que les travailleurs ont rejeté deux offres de l’employeur et demandent une meilleure qualité de vie et des augmentations de salaire.
Simon Black, professeur agrégé d’études sur le travail à l’Université Brock, a déclaré que si les augmentations de salaire sont importantes pour les travailleurs en cette période d’inflation élevée, les négociations portent également de plus en plus sur les conditions de travail, comme les horaires, les congés et les pauses.
Il a déclaré que les récentes grèves des travailleurs de l’éducation en Ontario en sont un exemple, les travailleurs demandant des niveaux de dotation garantis.
« Ils ne négocient pas strictement les salaires « , a déclaré M. Black. « Ils négocient sur les niveaux de dotation, et sur la façon dont les niveaux de dotation affectent les niveaux de stress… et comment cela affecte l’équilibre entre le travail et la vie privée. »
Avec la persistance d’un marché du travail tendu, les travailleurs syndiqués tentent de saisir un moment où ils pourraient faire de réels gains dans les négociations, a déclaré Black.
« Si les travailleurs ne peuvent pas exercer ce type supplémentaire de levier et de pouvoir de négociation dont ils disposent sur le marché du travail en ce moment, alors cette fenêtre se refermera sur eux. »
Jusqu’à présent en 2022, les tensions dans les négociations des travailleurs canadiens ont atteint des niveaux élevés, la durée moyenne des arrêts de travail ayant plus que doublé l’année dernière, et le nombre de jours équivalents à temps plein non travaillés ayant augmenté de plus de 43 %, selon Statistique Canada.
Alors que l’inflation a rendu difficile le maintien du salaire des travailleurs, M. Black a déclaré qu’il y a également une frustration générale parmi les travailleurs qui ont été appelés « héros » dans les phases initiales de la pandémie.
Si l’on ajoute à cela les bénéfices continus de Loblaw tout au long de la pandémie, les travailleurs sont moins enclins à faire des concessions à la table des négociations, a déclaré M. Black.
Il a fait remarquer que les travailleurs de Loblaw avaient autrefois des dispositions concernant les horaires et l’ancienneté, qu’ils essaient de récupérer dans ce cycle de négociations.
Ce rapport de la Presse canadienne a été publié pour la première fois le 22 novembre 2022.