Les jeunes agriculteurs confrontés à l’inflation, à la hausse des prix des terres et au changement climatique
Patrick Verkley, éleveur de poulets en Ontario, aime la diversité de son métier.
« Vous êtes un homme d’affaires, vous prenez soin de la terre, vous pouvez jouer avec l’intendance. Et vous faites de la nourriture pour les gens », a-t-il déclaré à CTV Your Morning lundi. « Et je peux jouer avec des petits poussins très mignons ».
À 31 ans, M. Verkley fait partie d’une nouvelle génération de jeunes agriculteurs qui se lancent dans une industrie rendue imprévisible par l’augmentation du coût des terres agricoles et les conditions météorologiques néfastes pour les cultures dues au changement climatique.
Selon Statistique Canada, le prix moyen des terres agricoles a augmenté de 22,7 % en cinq ans. « La valeur marchande des terres, des bâtiments et des équipements fixes en propriété a augmenté de 19,1 pour cent par rapport à 2016, pour atteindre 420,9 milliards de dollars en 2021 », indique Statistique Canada.
« Il est toujours très coûteux de se lancer en agriculture, peu importe où l’on se trouve dans le temps », a déclaré M. Verkley. « Cependant, l’environnement actuel dans lequel nous nous trouvons, change si rapidement qu’il est difficile de s’adapter. »
Verkley a expliqué que le modèle d’évaluation financière que les agriculteurs utilisent pour déterminer les coûts et la rentabilité des terres agricoles devrait être réévalué aujourd’hui.
« Dans notre quartier, la valeur des terres a presque doublé. Il en est de même pour beaucoup d’autres coûts liés au démarrage d’une entreprise. Il y a tellement de changements et nous devons trouver comment faire. »
Il a ensuite ajouté : « Mais nous devons le faire. »
En 2021, 60,5 % des agriculteurs étaient âgés de 55 ans et plus, selon Statistique Canada, qui précise : « Le prix des terres est un facteur important dans les décisions d’investissement et de gestion des exploitations agricoles, en particulier dans un environnement de plus en plus défini par les grands acteurs du marché. »
Au milieu de ces coûts croissants, les agriculteurs comme Verkley se retrouvent avec la responsabilité croissante de nourrir un pays.
La situation est encore compliquée par le changement climatique, qui oblige les agriculteurs à se concentrer sur des cultures résistantes à la sécheresse.
Selon M. Verkley, pour faire face à des problèmes tels que le changement climatique, les fermes canadiennes ont besoin de nouveaux agriculteurs et de nouvelles idées.
« À l’heure actuelle, les terres agricoles sont traitées comme un investissement en vue de la retraite « , a-t-il dit, » et nous devons probablement faire en sorte que votre fonds de retraite en tant qu’agriculteur provienne de quelqu’un d’autre qui gère activement votre entreprise plutôt que de vivre simplement des rendements. «
De cette façon, a-t-il dit, le Canada peut assurer la succession d’un plus grand nombre d’agriculteurs qui reprennent les terres.
« Nous devons rapprocher les choses d’aujourd’hui afin de pouvoir prendre dès maintenant des décisions qui profiteront à la société sur le long terme. »