Les conservateurs forcent un vote pour créer un comité spécial sur la réponse à l’Afghanistan.
OTTAWA — Les conservateurs veulent créer un comité spécial de la Chambre des communes, composé de représentants de tous les partis, pour étudier la chute de l’Afghanistan aux mains des talibans et la réponse du gouvernement. Ils forceront le vote sur une motion demandant au premier ministre de témoigner et de remettre les documents pertinents.
En tant que première motion d’opposition de son parti pour la 44e législature, le chef conservateur Erin O’Toole présentera mardi une motion proposant la création de ce comité pour mener des audiences sur ce qui s’est passé plus tôt cette année lors de la chute de l’Afghanistan.
Plus précisément, les conservateurs veulent examiner les plans d’urgence que le Canada avait mis en place, les évacuations de Canadiens et les efforts déployés pour faire venir au Canada des interprètes afghans et d’autres personnes qui avaient auparavant aidé les Forces armées canadiennes dans la région.
Ils cherchent à appeler le premier ministre Justin Trudeau, ainsi que les ministres actuels et anciens qui ont dirigé le dossier pendant l’été, notamment Harjit Sajjan, Marco Mendicino et Marc Garneau. La motion oblige également à remettre rapidement les documents, courriels, notes et autres dossiers fédéraux liés à l’effort d’évacuation du Canada provenant de plusieurs ministères, dont le bureau du premier ministre.
» Le gouvernement libéral a fait venir au Canada moins de 10 % des réfugiés afghans qu’il avait promis « , a déclaré M. O’Toole lundi, lors d’une conférence de presse portant sur le programme de l’opposition officielle pour la semaine à venir. « Ce comité aidera les Canadiens à comprendre pourquoi ils n’ont pas agi ».
Les conservateurs veulent que le comité soit composé comme les autres comités de la Chambre, avec une distribution proportionnelle des membres en fonction de leur position à la Chambre. La motion stipule que le comité devrait tenir sa première réunion au plus tard le 17 décembre, et finaliser son rapport dans les six mois suivant l’adoption de la motion.
La motion sera débattue mardi, et probablement votée plus tard dans la semaine.
O’Toole a adopté une approche similaire au début de la dernière législature pour mettre en place une étude spéciale inter-partis sur un sujet urgent en matière d’affaires étrangères.
Pour la première journée d’opposition des conservateurs au cours de la 43e législature, ils ont proposé, et obtenu par la suite le soutien de l’opposition, de créer une étude portant sur l’état des relations entre les deux pays.
Jeudi, qui sera également une journée d’opposition des conservateurs, M. O’Toole a déclaré qu’il présentera une deuxième motion, celle-ci visant à demander au gouvernement de rendre des comptes « pour son incapacité à s’attaquer à la crise du coût de la vie qui pousse les familles à quitter leur maison et fait grimper le coût des produits de tous les jours ».
Plus précisément, les conservateurs demanderont au gouvernement d’agir sur ce qui était une promesse électorale des conservateurs : » examiner et consolider tous les biens immobiliers fédéraux au Canada afin d’en rendre au moins 15 % disponibles pour le développement résidentiel » et s’engager à ne pas introduire un impôt sur les gains en capital sur les résidences principales.
Cette motion est basée sur la prémisse que, selon M. O’Toole, le gouvernement n’a pas réussi à augmenter l’offre de logements au Canada et que les dépenses du gouvernement ont causé « une poussée de pression inflationniste » entraînant une hausse des prix des maisons. Si les autres partis appuient cette motion, ils se rallieront à ce sentiment.