Le chef de l’opposition russe emprisonné, Navalny, remporte le premier prix de l’UE
BRUXELLES — Le chef de l’opposition russe emprisonné Alexei Navalny, principal critique du président Vladimir Poutine, a reçu mercredi le plus grand prix des droits de l’homme de l’Union européenne.
Dans un signe de critique ouverte du Kremlin, les dirigeants du Parlement européen ont choisi l’homme politique russe pour le prix Sakharov. Les autres candidats avaient été un groupe de femmes afghanes et la femme politique bolivienne emprisonnée et ancienne présidente par intérim Jeanine Anez.
Le groupe chrétien-démocrate PPE du Parlement a annoncé la décision dans un tweet.
« M. Poutine, libérez Alexei Navalny. L’Europe appelle à sa libération – et à celle de tous les autres prisonniers politiques », a-t-il déclaré.
Alexei Navalny a survécu à un empoisonnement par un agent neurotoxique datant de l’ère soviétique lors d’un vol intérieur en Russie. Après avoir été soigné et s’être rétabli en Allemagne, il est rentré en Russie au début de l’année, où il a été rapidement arrêté et emprisonné.
La reconnaissance de Navalny par le prix des droits de l’homme va mettre un frein supplémentaire aux relations entre le bloc des 27 nations et la Russie. Celles-ci sont en déclin depuis des années, notamment depuis l’annexion par Moscou de la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014 et son soutien à une insurrection séparatiste dans l’est de l’Ukraine.
Le traitement réservé par la Russie à Navalny n’a fait qu’exacerber les choses. L’UE a demandé sa libération immédiate et inconditionnelle dans ce qu’elle considère comme un emprisonnement à motivation politique et a déclaré qu’elle tenait Moscou responsable de sa santé.
L’année dernière, l’UE a imposé des sanctions à six hauts responsables russes pour leur implication présumée dans l’attentat au poison contre Navalny. La Russie nie toute implication dans cet empoisonnement.
Le prix de 50 000 euros (582 000 dollars) sera remis lors de la session du Parlement européen à Strasbourg, en France, le 15 décembre.
Le groupe de femmes afghanes, qui comprend des militantes des droits de l’homme, une journaliste et des personnalités du monde de la culture, était également un candidat sérieux. Le sort des femmes afghanes est revenu sur le devant de la scène depuis que les talibans ont pris le pouvoir à la suite du départ de l’armée américaine du pays en août.
Malgré les promesses initiales de protéger les droits des femmes, notamment en matière d’éducation, les Talibans ont été critiqués, y compris par les Nations Unies, pour ne pas avoir respecté ces engagements.