Le Canada doit » se préparer au pire » si la loi » Build Back Better » de Biden est adoptée avec un crédit d’impôt pour les VE : Ng
Les Canadiens doivent « se préparer au pire » si les législateurs américains décident d’adopter la loi protectionniste Build Back Better Act du président Joe Biden en y incluant le crédit d’impôt controversé pour les véhicules électriques, déclare la ministre du Commerce international Mary Ng.
Dans une entrevue accordée à l’émission Question Period with Evan Solomon, diffusée dimanche sur CTV, Mme Ng a parlé d’une lettre qu’elle a cosignée avec la vice-première ministre Chrystia Freeland, dans laquelle elle menace les États-Unis de mesures de rétorsion tarifaires si le crédit d’impôt n’est pas modifié.
« Ce que j’espère, c’est que nous n’aurons pas à le faire du tout, mais ce qui est vraiment important, c’est que le Canada se prépare au pire », a-t-elle déclaré.
Le crédit d’impôt de M. Biden donnerait aux consommateurs jusqu’à 12 500 $ s’ils achètent un véhicule électrique fabriqué par les syndicats américains.
à la direction du Sénat américain tard vendredi soir, comme un autre moyen de modifier la position de l’administration Biden en faveur du secteur automobile canadien.
Elle déclare que le crédit d’impôt tel qu’il est proposé, viole les obligations des États-Unis en vertu de l’Accord États-Unis-Mexique-Canada (USMCA) et équivaut à un tarif de 34 pour cent sur les véhicules électriques assemblés au Canada.
« Nous voulons être clairs sur le fait que s’il n’y a pas de résolution satisfaisante de cette question, le Canada défendra ses intérêts nationaux, comme nous l’avons fait lorsque nous avons été confrontés à des tarifs injustifiés sur l’acier et l’aluminium canadiens », peut-on lire.
« À cet égard, le Canada n’aura d’autre choix que de répondre avec force en lançant un processus de règlement des différends dans le cadre de l’USMCA et en appliquant des droits de douane sur les exportations américaines d’une manière qui aura des répercussions sur les travailleurs américains du secteur automobile et de plusieurs autres secteurs de l’économie américaine. »
Ces tarifs pourraient inclure la suspension des contingents tarifaires sur les produits laitiers de l’USMCA ou le report de la mise en œuvre des modifications des droits d’auteur.
M. Ng a déclaré que le gouvernement travaillait sur une liste de biens dans un large éventail de secteurs, « au cours des prochains jours », mais qu’il poursuivrait les discussions avec les leaders du Congrès pour les faire pencher dans la direction opposée.
Elle a également souligné que la résolution de cette question est la « priorité absolue » pour le Canada.
« Le premier ministre a été très clair et l’a communiqué au président. Le vice-premier ministre, moi-même et mes collègues ministres l’avons fait savoir aux Américains. Nous travaillons activement à trouver une solution qui puisse convenir à l’industrie canadienne », a-t-elle déclaré.
« Mais nous devons être en mesure de faire savoir aux États-Unis que le Canada est prêt à le faire. »
Les véhicules sont le deuxième produit d’exportation du Canada. Les crédits coûteraient 15,6 milliards de dollars US sur 10 ans et profiteraient de manière disproportionnée aux trois grands constructeurs automobiles de Detroit – General Motors, Ford Motor Co. et Chrysler parent Stellantis – parce qu’ils assemblent tous leurs véhicules fabriqués aux États-Unis dans des usines représentées par des syndicats.
Dans une interview accordée à l’émission Power Play de CTV jeudi dernier, le nouvel ambassadeur des États-Unis au Canada, David Cohen, a réaffirmé que la loi Build Back Better n’était encore qu’une proposition.
« Cette proposition n’a pas été adoptée, elle est sujette à débat, elle est sujette à amendement et il n’y a rien à annuler à ce stade car la disposition n’existe pas » a-t-il déclaré.
Avec un fichier de Reuters