Le Canada confirme que le Super Hornet de Boeing est officiellement éliminé de la compétition pour les avions de combat.
OTTAWA — Le gouvernement fédéral a confirmé que l’avion de combat Super Hornet de Boeing n’est plus en lice pour remplacer les CF-18 du Canada.
L’annonce officielle de Services publics et Approvisionnement Canada survient près d’une semaine après que la Presse canadienne ait rapporté que Boeing avait été informé que son offre pour le contrat de 19 milliards de dollars pour les avions de chasse ne répondait pas aux exigences du Canada.
Le gouvernement avait alors refusé de faire des commentaires publics, notamment sur la question de savoir si le géant américain de l’aérospatiale avait été éliminé de la compétition.
Mais le ministère a confirmé dans une déclaration mercredi que le chasseur furtif F-35 de Lockheed Martin et le Saab Gripen suédois sont les deux seuls chasseurs encore en lice.
Le communiqué ne précise pas pourquoi l’offre de Boeing n’a pas été retenue.
Les soumissionnaires devaient démontrer que leur avion de combat était capable de répondre aux exigences militaires pour des missions au pays et à l’étranger, et que l’obtention du contrat entraînerait des avantages économiques substantiels pour le Canada.
La nouvelle selon laquelle l’une des deux sociétés américaines en lice pour le contrat n’a pas satisfait à une ou plusieurs des exigences est le dernier rebondissement dans ce qui a déjà été une route longue et souvent imprévisible vers le remplacement des CF-18 du Canada.
Bien que Services publics et Approvisionnement Canada affirme qu’il finalisera les prochaines étapes de la compétition dans les semaines à venir, il insiste sur le fait qu’il espère toujours attribuer un contrat à temps pour que le premier nouvel avion de chasse arrive en 2025.
De nombreux observateurs avaient considéré le Super Hornet et le F-35 comme la seule véritable concurrence en raison des relations étroites du Canada avec les États-Unis, qui incluent l’utilisation conjointe d’avions de chasse pour défendre quotidiennement l’aérospatiale nord-américaine.
Ces perceptions n’ont fait que s’amplifier après que deux autres entreprises européennes se soient retirées de la compétition avant même qu’elle ne commence, se plaignant que les exigences du gouvernement avaient fait pencher la balance en faveur de leurs rivaux américains.
La Suède n’est pas membre de l’OTAN ou du commandement de défense conjoint canado-américain connu sous le nom de NORAD, qui est chargé de protéger le continent contre les menaces étrangères. Cela a suscité des questions sur la compatibilité du Gripen avec les avions américains.
Certains s’inquiètent depuis longtemps du fait que toute la compétition a été mise en place dès le début pour sélectionner le F-35, qui est acheté par un grand nombre des plus proches alliés du Canada.
Le Canada s’est joint aux États-Unis et à d’autres alliés en tant que partenaire dans le développement du F-35 en 1997 et a depuis payé 613 millions de dollars américains pour rester à la table. Les partenaires obtiennent un rabais lors de l’achat des jets et sont en concurrence pour des milliards de dollars de contrats associés à leur construction et à leur entretien.
Le gouvernement conservateur de Stephen Harper s’est ensuite engagé à acheter 65 F-35 sans concours en 2010, avant que les préoccupations relatives au coût et aux capacités de l’avion de combat furtif ne le forcent à retourner à la table à dessin.
Les libéraux ont promis en 2015 de ne pas acheter de F-35, mais plutôt de lancer une compétition ouverte pour remplacer les CF-18. Par la suite, ils ont prévu d’acheter 18 Super Hornet sans concours, à titre de mesure » provisoire « , afin que le Canada dispose d’un nombre suffisant d’appareils jusqu’à ce que des remplaçants permanents puissent être achetés.
À l’époque, certains ont remis en question ce plan, suggérant que les libéraux essayaient de trouver un moyen d’enfermer le Canada dans le Super Hornet sans s’exposer à une contestation juridique de la part de Lockheed Martin ou de tout autre fabricant de jets.
Mais le gouvernement a annulé le plan après que Boeing ait lancé un conflit commercial avec la société aérospatiale montréalaise Bombardier au sujet des avions de la série C de cette dernière. Il a ensuite introduit une pénalité pour les entreprises qui cherchent à obtenir un contrat fédéral et qui ont lancé un conflit commercial avec le Canada.
Entre-temps, le gouvernement a été contraint d’investir des centaines de millions de dollars supplémentaires dans la flotte de CF-18 pour la maintenir en service jusqu’à ce qu’un appareil de remplacement puisse être livré. Le gouvernement a déclaré qu’il prévoyait de désigner un gagnant dans les mois à venir, le premier avion devant être livré en 2025.
Le dernier avion ne devrait pas arriver avant 2032, et les CF-18 auront alors 50 ans d’existence.
Ce rapport de la Presse canadienne a été publié pour la première fois le 1er décembre 2021.