En Ethiopie, une vidéo de civils brûlés vifs suscite la colère.
ADDIS ABEBA, ETHIOPIE — Les autorités éthiopiennes déclarent qu’elles poursuivront les personnes vues dans une vidéo macabre dans laquelle des hommes armés semblent brûler au moins trois personnes vivantes.
La vidéo, largement partagée sur les médias sociaux depuis vendredi, a suscité la colère de nombreuses personnes dans ce pays confronté à la guerre dans sa région nord ainsi qu’à des conflits ethniques dans d’autres régions.
Le service de communication du gouvernement éthiopien a confirmé que l’incident – dans lequel des hommes armés traînent puis brûlent trois personnes en civil – a eu lieu dans la zone de Guba, dans le nord-ouest de la région de Benishangul-Gumuz.
« La vidéo qui a circulé sur les médias sociaux dépeint un acte très macabre et inhumain », a-t-il ajouté. « Quel que soit leur motif, le gouvernement poursuivra ceux qui ont commis ce crime horrible ».
Les autorités n’ont pas précisé quand l’incident s’est produit. Il n’était pas non plus immédiatement clair si des suspects avaient été placés en détention.
L’AP n’a pas été en mesure de vérifier l’authenticité de la vidéo.
Les dirigeants du Tigré, qui combattent les forces fédérales et leurs alliés, ont accusé les victimes de l’incendie d’être des Tigréens de souche, qualifiant l’incident de « barbare » dans une déclaration samedi. Ils ont accusé les « expansionnistes Amhara et leurs acolytes » de commettre des atrocités contre les Tigréens vivant à Benishangul-Gumuz.
Les deux parties au conflit du Tigré sont accusées de commettre des violations des droits.
La Commission éthiopienne des droits de l’homme, nommée par le gouvernement, a accusé vendredi les forces du Tigré d’avoir tué des civils sans discernement et d’avoir bombardé des villes depuis le mois d’août, alors qu’elles traversaient les régions d’Amhara et d’Afar.
Le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed s’efforce de contenir les attaques ethniques qui ont échappé à tout contrôle au cours des derniers mois, notamment après le déclenchement de la guerre du Tigré en novembre 2020. Des milliers de civils seraient morts dans le conflit qui persiste dans certaines parties de la région nord-est d’Afar.
Abiy a pris ses fonctions en 2018 avec des réformes politiques radicales qui lui ont en partie valu de recevoir le prix Nobel de la paix l’année suivante.
Il a exhorté la paix pour tous les Éthiopiens lors d’une assemblée du parti au pouvoir qui l’a élu à sa tête samedi.