L’ancien Premier ministre Campbell dénonce l’orientation du Parti conservateur
Au milieu des discussions sur la bataille pour l’âme du Parti conservateur, l’ancien Premier ministre Kim Campbell affirme que sans leadership sur des politiques telles que le changement climatique, l’identité du parti restera en question.
« Je suis désolée, si vous n’êtes pas préoccupé par le changement climatique, si vous n’êtes pas préoccupé par la résurgence de l’autoritarisme, et si vous n’êtes pas un champion des droits des femmes à apporter les contributions dont elles ont besoin dans la société, je ne suis pas intéressée », a-t-elle déclaré dans une interview à l’émission Question Period de CTV diffusée dimanche.
« Le Canada doit faire partie de la solution au changement climatique et le fait qu’il puisse y avoir un parti qui traîne les pieds est tout simplement déprimant. »
Campbell a été élue à la Chambre des communes en 1988 et, peu de temps après, a occupé plusieurs postes ministériels de haut niveau, notamment ceux de ministre de la Justice et de procureur général. Elle a succédé à Brian Mulroney à la tête du Parti progressiste-conservateur en 1993 et est devenue la première femme Premier ministre du Canada.
COURSE À LA DIRECTION DU PARTI CONSERVATEUR
Réfléchissant à son passage à la tête du parti et à l’état actuel de la course à la direction, Campbell a affirmé que les candidats « doivent faire preuve de leadership » sur les questions litigieuses.
« Ils doivent faire face à la situation. [The party] Le parti ne doit pas faire l’autruche. Ils doivent faire preuve de leadership. Nous avons parlé de l’avortement, nous avons parlé du contrôle des armes à feu, j’ai abordé de nombreuses questions que personne de sensé n’aurait choisi d’aborder, mais il fallait les aborder », a-t-elle déclaré.
« C’est votre travail… d’essayer de créer la meilleure politique publique possible ».
En tant que ministre de la Justice, Mme Campbell a présenté une loi visant à resserrer le processus d’obtention d’une arme à feu à la suite du massacre survenu à l’École polytechnique de Montréal. Elle a également supervisé l’introduction d’un projet de loi qui rendrait l’avortement illégal, sauf s’il est pratiqué par ou sous la supervision d’un médecin qui considère l’avortement comme nécessaire pour la santé de la femme. Le projet de loi est mort au Sénat.
L’ancien leader s’est également exprimé sur les attaques de Pierre Poilievre contre la Banque du Canada, et plus particulièrement sur les commentaires selon lesquels le gouverneur Tiff Macklem devrait être congédié pour avoir échoué à gérer l’inflation galopante.
« Ouais, il aurait dû prédire, vous savez, les perturbations des chaînes d’approvisionnement de COVID et la guerre en Ukraine, non ? Ouais. Débarrassez-vous de ce type, il ne consulte pas ses cartes de tarot. Grandissez », a-t-elle dit.
Et à propos de l’indépendance de la banque centrale du Canada, elle a déclaré que « lorsque des personnes sont nommées pour occuper des postes indépendants, il faut faire avec et respecter cela, à moins qu’il n’y ait des preuves évidentes que ce qu’elles font est soit incompétent, soit de mauvaise foi, soit dangereux ».